Les Français jouent jeudi (21h00) leur place en finale de l'Euro, et un ticket pour les Jeux de Rio, contre leurs voisins espagnols dans un nouvel épisode d'un vieux feuilleton, toujours excitant et souvent tendu, un classique qui devrait faire vibrer les 27.000 spectateurs du stade de Lille-Métropole.
C'est un rendez-vous annuel. Depuis 2009, ils se sont affrontés tous les ans en compétition internationale, Euro, Mondial ou JO. "Ça aurait été bizarre qu'il n'y ait pas de France-Espagne à cet Euro. Comme nous sommes les deux équipes qui ont eu les meilleurs résultats, c'est devenu un +clasico+, un peu comme France-Brésil en football", estime Tony Parker.
Cette comparaison sera considérée comme exagérée de l'autre côté des Pyrénées car les Espagnols ont nourri une autre rivalité avec ce qui se fait de mieux au monde, les Américains, tutoyés deux fois en finale des jeux Olympiques (2008, 2012), mais l'affrontement a quand même bel et bien quelque chose de spécial.
Ce n'est pas pour rien qu'à peine la qualification pour les demi-finales acquise aux dépens de la Grèce, la star Pau Gasol a réuni ses coéquipiers pour leur crier : "Nous sommes venus là pour battre les Français". Le public du stade Pierre-Mauroy le savait déjà et leur avait réservé de belles broncas avant leurs deux matches à Villeneuve-d'Ascq.
A chaque fois ou presque, l'enjeu est maximal. Cinq des six derniers duels ont été des matchs couperets. Menés 3 à 0 après les fessées des Euro-2009 (en quarts) et 2011 (en finale) et l'échec amer des Jeux de Londres, les Bleus ont refait une partie de leur retard en demi-finale de l'Euro-2013, en route vers le titre, puis en quart de finale du Mondial-2014.
Cette défaite-là est restée en travers de la gorge des Espagnols car elle les a privés de ce qui aurait pu être l'apothéose de leur carrière, une finale devant leur public contre les maîtres américains. L'esprit de revanche existe donc, d'autant que les précédents affrontements ne se sont pas tous bien passés. Le quart de finale des Jeux de Londres avait même failli dégénérer.
- Gasol, à dîner chez Parker -
De là à dire que la rivalité a dépassé le terrain sportif pour prendre un tour personnel, il y a un pas que personne ne franchit, ni du côté français ni du côté ibérique. "C'est une belle rivalité, intense et exigeante, mais saine", assure le meneur espagnol Sergio Llull. "Avec Pau Gasol, on dîne ensemble, il vient à la maison !", dit Parker.
Gasol. Voilà le nom qui fait trembler des Français dont l'entraîneur italien Sergio Scariolo, l'homme des grands succès rappelé après l'échec du Mondial-2014, reconnaît "la supériorité athlétique évidente". Il faudra un bon Rudy Gobert, comme l'an passé justement, pour limiter le rendement du pivot de Chicago, l'un des meilleurs, et surtout des plus adroits, du monde. Depuis le début de la compétition, le Catalan, plus gros marqueur de l'Euro, tourne à 23,6 points de moyenne (et huit rebonds).
Outre l'avantage physique, les Français auront celui du nombre. Avec Evan Fournier, Joffrey Lauvergne, Florent Piétrus ou Mickaël Gelabale, le sélectionneur Vincent Collet a des armes puissantes sur le banc. Alors que pour battre la Grèce, son homologue n'a utilisé que huit joueurs. On peut même dire sept tant Rudy Fernandez, souffrant du dos, est jusque-là transparent. Les absences de Calderon, de Navarro et surtout de Marc Gasol, qui laisse son frère bien isolé à l'intérieur, pourraient finir par peser lourd.
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