Les candidats républicains aux primaires présidentielles américaines ont tenté mercredi, parfois avec succès, de tenir tête au milliardaire Donald Trump, resté au coeur des échanges lors du deuxième débat télévisé de la saison.
Les prétendants à la Maison Blanche se sont retrouvés mercredi après un premier débat en août qui avait battu des records d'audience, avec 24 millions de téléspectateurs. Mieux préparés, ils se sont montrés combatifs face à Donald Trump, qui n'a fait que consolider son avance dans les sondages depuis l'été, jusqu'à atteindre 30% des intentions de vote.
Dix hommes et une femme ont participé au débat, organisé par CNN à la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan, à Simi Valley près de Los Angeles, en Californie. Quatre autres suivront d'ici au début des primaires, le 1er février 2016 dans l'Iowa.
Promue sur cette scène après une bonne prestation à un débat secondaire en août, l'ex-patronne de Hewlett-Packard Carly Fiorina a marqué des points en attaquant, sans jamais hausser la voix, le magnat de l'immobilier sur le coeur de son message électoral: son succès en affaires.
"Pourquoi devrions-nous vous faire plus confiance pour les finances de ce pays que pour les finances de vos casinos ?", lui a-t-elle demandé, en rappelant que ses entreprises avaient subi quatre faillites.
Elle seule a paru déstabiliser le d'habitude très sûr de lui Donald Trump. Il y a quelques jours, un journaliste avait rapporté qu'il avait jugé sa tête indigne d'une présidente.
"Toutes les femmes dans ce pays ont clairement entendu ce qu'a dit M. Trump", lui a-t-elle répliqué mercredi.
Acculé, il n'a pu que répondre: "Je pense qu'elle est une belle femme."
Donald Trump a néanmoins fait preuve de son culot habituel, sans jamais argumenter ni détailler ses propositions, même s'il a semblé accuser un coup de fatigue dans la troisième heure du débat.
"Je suis un homme d'affaires. J'ai très très bien réussi et je veux mettre ce talent au service de mon pays pour qu'il soit de nouveau riche", a-t-il dit. "Et je ne crois pas que quiconque ici en soit capable."
Commentant sa prestation dans la salle de presse où des centaines de journalistes se pressaient, Donald Trump a jugé le débat "très long". "Carly est une femme très gentille, elle a eu des moments difficiles, mais c'est une femme gentille", a-t-il aussi commenté.
- Inexpérience diplomatique -
Les invectives échangées depuis des semaines entre Donald Trump et le reste de la classe politique sont pour beaucoup la preuve du manque de sérieux du patron, et d'un tempérament peu adapté aux responsabilités de la Maison Blanche.
Jeb Bush, fils et frère d'anciens présidents, a relevé que les insultes n'étaient pas en soi gages de résultats, et les deux se sont écharpés plusieurs fois.
En vain, il a demandé à l'homme d'affaires de s'excuser auprès de Columba Bush, son épouse d'origine mexicaine. M. Trump avait insinué qu'elle était la raison pour laquelle Jeb Bush soutenait le principe d'une régularisation de millions de clandestins.
Le format du débat était conçu pour inciter les candidats à se répondre directement, voire s'attaquer. Peut-être pour cette raison, le deuxième dans les sondages, le chirurgien à la retraite Ben Carson, plus discret, n'a pas réussi à s'imposer.
Unis par des convictions idéologiques similaires sur l'économie, l'avortement ou les armes à feu, et leur détestation de Barack Obama, les candidats ont tâché de se différencier sur leur capacité à devenir commandant-en-chef et à se faire respecter des dirigeants de pays avec lesquels les relations sont conflictuelles, notamment Vladimir Poutine.
"Le prochain président devra absolument être au point sur ces sujets dès le premier jour", a souligné le sénateur de Floride Marco Rubio, remarqué sur les sujets de politique étrangère, où les lacunes de Donald Trump sont avérées.
"Quand je prendrai mes fonctions, j'en saurai plus sur les problèmes de ce monde", a seulement répondu l'intéressé.
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