Règles révisées pour ouvrir le feu, répression renforcée contre les mineurs: le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a "déclaré la guerre" mercredi aux lanceurs de pierres après trois jours de violences sur le site très sensible de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.
Le président palestinien Mahmoud Abbas l'a accusé en retour de "mener une guerre féroce et implacable à Jérusalem".
"Nous déclarons la guerre aux lanceurs de pierres et d'engins incendiaires", a lancé M. Netanyahu sur les lieux où un Israélien de 65 ans, Alexander Levlovitz, s'est tué en perdant le contrôle de son véhicule dans la nuit de dimanche à lundi, apparemment à la suite de jets de pierres. Des centaines de personnes ont participé en soirée aux funérailles de la victime.
Jérusalem, dont la partie orientale et palestinienne est occupée et annexée par Israël, est le théâtre depuis des mois de violences entre Israéliens et Palestiniens.
Mais les derniers affrontements frappent davantage les esprits en raison du caractère explosif du lieu, vénéré par les musulmans et les juifs, et de l'enjeu religieux et international. Pour les Palestiniens, ce lieu est en effet une sorte de bastion ultime de leur identité.
- 'Les pierres tuent' -
M. Netanyahu souhaite un renforcement de l'arsenal répressif contre ceux qui lancent des pierres, des engins incendiaires, des pétards ou des bombes artisanales sur des policiers et les civils.
Le gouvernement va ainsi se pencher sur de nouvelles règles commandant l'ouverture du feu par les membres des forces de sécurité. Il va examiner des peines minimales contre les lanceurs de pierres ou de cocktails Molotov, et de lourdes amendes contre les mineurs (que sont souvent les lanceurs de pierres) mais aussi leurs parents.
"Les pierres tuent et nous voulons qu'une personne arrêtée pour en avoir jeté soit considérée comme quelqu'un ayant en main une arme mortelle", a dit la ministre de la Justice Ayelet Shaked sur la radio militaire.
La fin des festivités du Nouvel an juif mardi soir semble avoir ramené un calme relatif sur l'esplanade et ses environs.
La journée a cependant été émaillée par plusieurs incidents, comme des échauffourées entre policiers israéliens et gardiens sur le site.
Ailleurs à Jérusalem-Est, des Palestiniens ont lancé des pierres sur le tramway dans le quartier de Chouafat, selon la police. Et à Issawiya, des membres des forces de l'ordre ont tiré sur un Palestinien qui était sur le point, selon la police, de leur jeter une bombe incendiaire. Aucune information n'était disponible dans l'immédiat sur son état.
Des groupes de juifs ont en outre fait le tour de l'esplanade sous très haute protection et sous les invectives de quelques musulmans.
En vertu des règles tacites qui régissent le site depuis 1967 ("statu quo"), les musulmans peuvent aller sur le site quand ils veulent, et les juifs seulement pour quelques heures, et pas pour prier.
Mais pour Elisha, 31 ans, les juifs finiront "inévitablement" par pouvoir prier un jour sur l'esplanade.
- 'Rumeurs' -
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