La France n'"hésitera pas" à rétablir temporairement les contrôles aux frontières, comme elle l'a déjà fait à la frontière franco-italienne et comme vient de le faire l'Allemagne, "si nécessaire dans les prochains jours ou prochaines semaines", a affirmé mercredi le Premier ministre Manuel Valls.
"Nous avons déjà rétabli ce printemps des contrôles temporaires à cette frontière (franco-italienne). Et nous n'hésiterons pas à le faire de nouveau comme les règles de Schengen le permettent à chaque fois que les circonstances l'imposent, si c'est nécessaire dans les prochains jours ou prochaines semaines", a déclaré le chef du gouvernement socialiste.
M. Valls, qui s'exprimait devant les députés lors d'un débat sur l'accueil des migrants et des réfugiés, a de nouveau plaidé pour une meilleure coopération européenne, avec la répartition des demandeurs d'asile entre les pays et des frontières extérieures de l'Union européenne qui soient "tenues".
Il a défendu un "renforcement" de Schengen, l'espace de libre circulation des biens et des personnes de l'UE. "Schengen, c'est la libre circulation des personnes. Il s'agit d'un élément de notre identité, et de notre sécurité. Mais Schengen, c'est aussi le contrôle des frontières externes, sinon, cela ne marche pas", a-t-il dit.
La France, qui s'est engagée à ouvrir ses portes à 24.000 réfugiés sur les deux ans à venir, va débloquer au total plus de 600 millions d'euros d'ici fin 2017 pour financer leur accueil, selon l'exécutif.
Pour 2016, 279 millions d'euros de crédits supplémentaires vont être débloqués, a promis M. Valls. En 2017, ces crédits doivent atteindre 334 millions, a indiqué à l'AFP son entourage.
Le Premier ministre a également annoncé la création de 900 postes supplémentaires dans les forces de l'ordre, notamment dans la police aux frontières, dans le cadre de la lutte contre l'immigration irrégulière.
La France compte ainsi procéder à 16.000 éloignements forcés d'étrangers en situation irrégulière cette année, après 15.000 éloignements en 2014. M. Valls a annoncé à ce propos un effort "sans précédent" et "indispensable si nous voulons mettre en oeuvre une politique migratoire soutenable et si nous voulons préserver le droit d'asile".
"Certains nous disent +il faut tout fermer+. Dire cela, c'est fermer les yeux sur les réfugiés qui meurent à nos portes. D'autres disent, à l'inverse, +il faut tout ouvrir+. Dire cela, c'est fermer les yeux sur les réalités et les difficultés de la société française Mon devoir, celui du gouvernement, c'est être lucide", a plaidé M. Valls.
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