L'OCDE a légèrement baissé mercredi ses prévisions de croissance mondiale à 3,0% cette année puis 3,6% l'an prochain, alors qu'en juin elle attendait respectivement 3,1% et 3,8%, sur fond de ralentissement des pays émergents.
2015 devrait ainsi être la "cinquième année consécutive de ralentissement de la croissance mondiale", qui affichait encore un taux de 3,3% l'an dernier.
"La reprise progresse dans les économies avancées mais les perspectives ont continué à se détériorer pour plusieurs économies émergentes", avec une croissance moins forte qu'attendu en Chine et surtout une récession beaucoup plus sévère que prévu au Brésil, a résumé l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport intérimaire sur l'économie mondiale, qui porte le titre peu engageant "Enigmes et incertitudes".
La Chine, où un ralentissement plus rude qu'attendu serait selon l'OCDE le "risque principal" pour l'économie mondiale, devrait afficher une croissance de 6,7% cette année (-0,1 point de pourcentage par rapport aux prévisions de l'OCDE en juin) puis 6,5% l'an prochain (-0,2 point).
La correction est beaucoup plus sévère pour le Brésil: l'OCDE prévoit une récession de 2,8% cette année (-2 points par rapport aux prévisions de juin). Elle s'attend à ce que l'économie reste dans le rouge l'an prochain, avec un recul du Produit intérieur brut de 0,7%, alors qu'en juin elle prévoyait un retour à une croissance de 1,1%.
Pour ce qui concerne les économies avancées, la plus performante reste les Etats-Unis, avec une croissance attendue à 2,4% cette année (+0,4 point par rapport aux prévisions de l'OCDE en juin) puis 2,6% l'an prochain (-0,2 point).
Dans ce contexte de reprise, et à la veille d'une réunion très attendue de la banque centrale américaine, la Fed, qui pourrait amorcer une hausse de taux, l'OCDE a jugé que le moment où interviendrait cette remontée était "moins important que (son) rythme", qui doit être "progressif".
L'organisation, qui regroupe une trentaine de pays riches, a demandé une "communication claire" de la Fed afin de "réduire les risques de volatilité des marchés financiers", potentiellement dangereux en particulier pour les pays émergents.
Au-delà des prévisions de croissance immédiates, l'OCDE a livré une analyse assez pessimiste, faisant part dans un communiqué de ses "doutes grandissants sur les perspectives de croissance potentielle à moyen terme aussi bien dans les économies avancées qu'émergentes", ce qui selon elle justifie de maintenir des politiques budgétaires et monétaires "accommodantes", en particulier dans la zone euro et au Japon.
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