Les dirigeants présumés d'un réseau de dealers de la cité de la Castellane, l'un des principaux trafics de drogue des quartiers nord de Marseille, ont commencé à comparaître mercredi devant le tribunal, aux côtés d'une cohorte de "petites mains", du guetteur à la "nourrice".
Extrait de sa prison, Nordine Achouri, 33 ans, la tête présumée de ce réseau, a écouté avec attention la juge du tribunal correctionnel lui résumer les faits qui lui sont reprochés: notamment l'achat, le stockage, le conditionnement et la revente de la drogue, ainsi que la possession d'armes.
Cet homme mince à la barbe soignée, qui a comparu vêtu d'une veste grise sans manches sur une chemise, est considéré par les enquêteurs comme le chef du trafic à la Tour K et place du Mérou, au coeur de la cité de la Castellane, plaque tournante de la drogue à Marseille.
Un "supermarché" des stupéfiants tenu par plusieurs bandes concurrentes, qui se livrent une lutte parfois sanglante.
"Nono", comme ses affidés le surnommaient, menait grand train, se payant prostituées, voitures de luxe, une Rolex et même un cheval, le tout en liquide: il n'utilisait pas de compte bancaire.
Au total, 28 personnes ont été renvoyées devant le tribunal, des petites mains du trafic, nourrices qui gardaient la drogue chez elles ou guetteurs, jusqu'aux lieutenants de Nordine Achouri.
L'enquête sur ce trafic très juteux - un chiffre d'affaires de plusieurs dizaines de milliers d'euros par an - a duré près de trois ans. En tout, 1,3 million d'euros en liquide ont été retrouvés dans la cité.
Cette enquête et le coup de filet de grande échelle dont elle découle "n'est qu'un coup de pied dans la fourmilière" du trafic de drogue à Marseille, à toutefois dénoncé Dominique Mattei, l'avocat de l'homme à tout faire du chef de réseau, dit "Bouder".
"On en a fait un procès emblématique" seulement "parce qu'il y a eu une grosse saisie d'argent", a-t-il argué en marge de l'audience.
Comme souvent dans ce genre de dossier, les policiers se sont heurtés à la loi du silence, dans un quartier que les policiers reconnaissent avoir le plus grand mal à pénétrer, une "forteresse" dotée de seulement deux entrées faciles à contrôler par les trafiquants.
De l'extérieur, le trafic se traduisait par un ballet d'une vingtaine de revendeurs cagoulés, qui escortaient tout acheteur potentiel jusqu'au point de vente.
Le procès doit durer jusqu'à début octobre.
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