La Serbie a exhorté mardi la Hongrie voisine à rouvrir sa frontière face à un afflux de migrants qu'elle ne peut plus gérer, l'Allemagne demandant pour sa part un sommet de l'UE pour sortir de l'impasse entre Européens sur la stratégie à adopter.
La crise migratoire a connu mardi un nouveau drame avec la mort d'au moins 22 personnes, dont quatre enfants, dans le naufrage de leur embarcation surchargée entre la Turquie et la Grèce.
Belgrade s'est dit incapable de gérer le flux de migrants bloqués sur son sol après la fermeture de la frontière par Budapest.
"L'idée de renvoyer vers la Serbie tous les migrants alors que d'autres ne cessent d'affluer, en provenance de Grèce et de Macédoine, est inacceptable", a protesté le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic, devant la presse à Prague.
"J'exhorte la Hongrie à ouvrir sa frontière aux migrants. Au moins aux femmes et aux enfants", a dit à l'AFP son collègue en charge des réfugiés Aleksandar Vulin, au poste-frontière de Horgos où une centaine de migrants attendaient.
Avec l'aide de l'armée, Budapest a de facto fermé mardi aux réfugiés toute sa frontière avec la Serbie, par où étaient passés la grande majorité des 200.000 migrants qui ont transité par le pays cette année.
Le pays gouverné par Viktor Orban, partisan d'une ligne très dure face aux réfugiés, prévoit en outre de construire une nouvelle clôture à sa frontière avec la Roumanie pour endiguer l'afflux.
Bucarest a protesté en parlant d'une mesure "pas conforme à l'esprit européen".
Les migrants, parmi lesquels des enfants, attendaient mardi dans la confusion et parfois dans les larmes, en espérant une réouverture du point de passage officiel entre la Serbie et la Hongrie.
- l'Allemagne à bout de patience -
"Pourquoi ils font ça?", demandait à une travailleuse humanitaire une femme afghane tenant par la main un garçonnet.
"Je suis arrivé à une heure du matin. Je n'ai vraiment pas eu de chance", disait Bachar, 17 ans, afghan également, résigné en racontant avoir appris que la frontière avait fermé une heure avant.
Amnesty International a accusé la Hongrie de "montrer la face hideuse" de l'Europe dans la crise des réfugiés.
Face à ce début d'engorgement à la frontière serbo-hongroise et à la poursuite de l'arrivée de quelques milliers de migrants en Allemagne - en dépit du retour des contrôles aux frontières avec l'Autriche - Berlin a mis la pression sur ses partenaires européens en vue d'une solution commune.
La chancelière Angela Merkel et son homologue autrichien Werner Faymann ont réclamé à Berlin "la tenue la semaine prochaine d'un Conseil extraordinaire de l'UE" sur la crise migratoire.
Le président de cette instance, qui réunit les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, Donald Tusk, a indiqué mener des consultations à ce sujet. Il annoncera sa décision jeudi.
En portant le dossier au plus haut niveau, l'Allemagne entend obtenir une répartition contraignante des migrants entre pays de l'UE, alors que Berlin accueille la majorité d'entre eux. Près d'un million sont attendus cette année.
Berlin semble à bout de patience face aux divergences entre Européens sur la question. Deux ministres allemands ont agité mardi la menace d'une baisse des aides européennes aux pays de l'UE qui refuseraient de participer à l'effort.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.