Palestiniens et policiers israéliens se sont de nouveau affrontés mardi sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem au troisième et dernier jour des célébrations du nouvel an juif, des violences qui suscitent l'inquiétude de l'ONU et des Etats-Unis.
Depuis le début des célébrations du Nouvel an juif dimanche, des hommes masqués sont retranchés dans la mosquée Al-Aqsa en signe de protestation contre les visites des juifs sur l'esplanade. Les heurts éclatent quand les policiers entrent sur le site pour les en déloger avant l'ouverture à 07H30 des visites pour les non musulmans.
L'esplanade, qui abrite la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Roche, est considérée comme le troisième lieu saint de l'islam mais elle est aussi révérée par les juifs comme le mont du Temple.
Mardi, 26 Palestiniens ont été blessés, dont deux hospitalisés selon le Croissant-Rouge. Cinq policiers ont été aussi blessés selon la police.
"La police et les renseignements ont obtenu des informations sur la présence de jeunes Arabes barricadés dans la mosquée Al-Aqsa", a dit la porte-parole de la police Luba Samri. Des forces avaient donc été mobilisées tôt le matin et "sont entrées sur le site" alors que "des manifestants jetaient des pierres".
- 'Journée la plus violente' -
"La police a pris d'assaut la mosquée Al-Aqsa et est arrivée jusqu'au pied de la chaire de Salaheddine, avant de ressortir face à la résistance qu'ils ont rencontrés" à l'intérieur, a affirmé Firas al-Dibs, porte-parole du Waqf, l'organisation dépendant de la Jordanie qui gère le lieu saint. "Il s'agit de la journée la plus violente", a-t-il dit à l'AFP.
Mais la police a assuré ne pas être entrée dans la mosquée et avoir seulement dégager les barricades qui empêchaient la fermeture de ses portes.
La visite depuis dimanche de plus d'un millier de touristes et de juifs sur le site, a renforcé les craintes des Palestiniens et des autorités musulmanes qu'Israël n'impose une division de fait du lieu saint: le matin pour les juifs, le reste du temps pour les musulmans.
Les violences se sont étendues aux ruelles étroites de la Vieille ville, secouées par des charges répétées de la police lançant des grenades assourdissantes sur des manifestants palestiniens et arabes israéliens et les quolibets et slogans de ces mêmes manifestants à l'adresse de visiteurs juifs sous forte escorte.
"Moi, mes enfants et mes petits-enfants, sommes prêts à verser notre sang pour Al-Aqsa", a dit à l'AFP l'un des manifestants palestiniens, Khaled Touffaha, un commerçant de 46 ans.
"Les Israéliens veulent diviser l'esplanade mais ils n'y parviendront pas", a-t-il ajouté alors que les autorités palestiniennes mettent régulièrement en garde contre une volonté israélienne de diviser le lieu saint ou de modifier le statu quo hérité de 1967.
- Eviter les 'provocations' -
Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui doit réunir en soirée ministres et responsables de la sécurité, a de nouveau assuré dimanche ne pas vouloir toucher à ces règles tacites.
Celles-ci héritées du conflit de 1967 autorisent les musulmans à monter à toute heure du jour et de la nuit sur l'esplanade, et les juifs à y pénétrer à certaines heures mais sans y prier.
Le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde lundi Israël contre toute "nouvelle provocation", prévenant qu'elle "affectera la relation" entre les deux Etats qui ont signé la paix. En novembre, Amman avait rappelé son ambassadeur après des heurts similaires.
Les violences ont suscité des appels à la réserve à travers le monde. Les Etats-Unis ont appelé les deux parties à éviter "toute action de provocation" pour "préserver le statu quo inchangé et historique" sur l'esplanade située à Jérusalem-Est, partie palestinienne occupée et annexée par Israël.
Le site est également révérée par les juifs comme le mont du Temple, où se dressait le second Temple détruit par les Romains, dont l'unique vestige, le mur des Lamentations, est en contrebas. Des juifs radicaux militent pour le droit d'y prier et certains rêvent d'y construire le troisième Temple.
Le patron de l'ONU Ban Ki-moon a exprimé son "inquiétude face à l'escalade dans les lieux saints et aux autres violences, y compris la mort d'un Israélien" qui a perdu dimanche le contrôle de son véhicule probablement après des jets de pierres dans un quartier palestinien de Jérusalem.
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