La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est montrée résolue lundi sur les mesures-phares de son projet de loi Santé, en particulier la généralisation du tiers payant, combattue par les médecins libéraux, que la commission des Affaires sociales de la Haute Assemblée a supprimées.
"Ce projet de loi, je l?ai construit dans la concertation. Il a évolué et continuera à évoluer, c?est le sens du travail parlementaire. Mais ses principes, sa cohérence, ses mesures structurelles et innovantes, je les porterai jusqu?au bout", a assuré devant les sénateurs la ministre à l'ouverture de la discussion générale.
La commission des Affaires sociales, où la droite est majoritaire, a retiré une cinquantaine d'articles sur les 209 qui composaient le texte "obèse" issu de l'Assemblée nationale, selon son président Alain Milon (Les Républicains), dont ceux sur le tiers payant et le paquet de cigarettes neutre.
"Parce que je crois profondément à la cohérence de ce texte, parce que j?ai à c?ur de répondre aux attentes des Français qui veulent que nous allions de l?avant, je vous proposerai des amendements visant à réintroduire les mesures structurelles du texte qui ont été supprimées par la commission", a annoncé Mme Touraine.
"J?ai conscience que la probabilité que ces amendements soient adoptés est relativement faible", a-t-elle ajouté.
Les sénateurs ont jusqu'au 2 octobre pour étudier le projet de loi santé et près de 1.200 amendements déposés, avant un vote solennel le 6 octobre. Le gouvernement a demandé la procédure accélérée, une lecture par chambre. Le texte fera ensuite l'objet d'une commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, probable, c'est l'Assemblée, où la gauche est majoritaire, qui aura le dernier mot.
Mme Touraine a par ailleurs plaidé pour une meilleure prévention, ainsi que pour le développement d'une médecine de proximité articulée autour du médecin traitant, pour "passer d'une organisation hospitalo-centrée à un système qui fait du médecin généraliste le centre de gravité de la prise en charge du patient".
"Nous sommes loin, très loin d?une supposée étatisation de la médecine en France, épouvantail brandi depuis des mois, à l?opposé de la philosophie du texte", a-t-elle ajouté, à l'adresse de la majorité sénatoriale de droite.
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