Une vingtaine de mesures pour la ruralité: François Hollande et Manuel Valls président lundi en Haute-Saône "un comité interministériel aux ruralités", l'occasion d'envoyer des signaux à trois mois des élections régionales.
Ce déplacement en grande pompe a pris des airs de campagne électorale avant l'heure, le chef de l'Etat et le Premier ministre se livrant ainsi à un bain de foule en arrivant à Vesoul.
La crise agricole s'est elle aussi invitée dans ce déplacement. A leur arrivée, le président, le chef du gouvernement et le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll ont ainsi écouté les doléances des responsables des Jeunes Agriculteurs, de la Fédération Départementale des Producteurs de Lait de Haute-Saône (FDPL) et de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA) de Haute-Saône.
"Nous lui avons notamment expliqué que les normes européennes et françaises étaient trop lourdes pour nos exploitations", a indiqué à l'AFP Sylvain Crucerey, président de la FDSEA.
Les représentants des trois syndicats ont par ailleurs demandé que la Haute-Saône reste classée "zone défavorisée simple" à l'issue des discussions européennes prévues en 2018, ce qui permet aux agriculteurs de toucher des "indemnités compensatoires de handicaps naturels" à hauteur de quelque 6 millions d'euros pour la Haute-Saône.
A Vesoul, tenus à bonne distance du convoi présidentiel, quelque 150 militants de la Confédération paysanne et de la CGT ont pour leur part manifesté.
Après la rencontre, MM. Hollande et Valls ont visité, à Saint-Loup-sur-Semouse, le siège du groupe Parisot, numéro un français de fabrication de meubles en kit.
L'entreprise créée en 1936 par Jacques Parisot, grand-père de l'ex-présidente du Medef Laurence Parisot, a été reprise en 2014 par dix cadres historique et un actionnaire de référence, François-Denis Poitrinal.
La société (127 millions d'euros de CA en 2014), qui emploie aujourd'hui 1.800 salariés sur trois sites en France ainsi que deux en Roumanie, commercialise ses produits dans 70 pays. Elle est lancée dans un programme de 19 millions d'euros d'investissement.
Dans le même temps, les dix ministres accompagnant les chefs de l'exécutif pour ce comité interministériel décentralisé, se sont dispersés dans plusieurs sites, en fonction de leurs compétences.
- 'Répondre aux inquiétudes' -
A trois mois d'élections régionales à haut risque pour la majorité, le chef de l'Etat poursuit en Haute-Saône ses déplacements tous azimuts en province.
Vendredi encore, il sillonnait le terrain en Indre-et-Loire et Loir-et-Cher.
M. Hollande, qui a également rencontré des élus du département, a expliqué le but de sa visite: "Montrer notre attention aux territoire ruraux" et "répondre aux inquiétudes" en particulier sur la présence des services publics et l'emploi.
"Nous sommes pleinement dans un territoire qui doit être solidaire, je refuse les oppositions entre les villes et les campagnes, les métropoles et les territoires ruraux. C'est ensemble que nous devons engager l'avenir et c'est le sens de la réforme territoriale que nous avons engagée, a-t-il ajouté
Le comité interministériel aux ruralités, "qui devait commencer vers 12H00 à la préfecture et auquel participent dix ministres, est le deuxième, six mois après celui organisé le 13 mars à Laon (Aisne), qui avait lui-même été précédé d'Assises de la ruralité.
La vingtaine de mesures qui doivent être annoncées viennent en complément des 46 annoncées à Laon.
Elles concernent notamment l'objectif d'un hôpital à moins de 30 minutes pour tous sur l'ensemble du territoire, le prêt logement à taux zéro, et des investissements pour lutter contre la fracture numérique, a indiqué un conseiller de M. Hollande.
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