La cour d'assises d'Ille-et-Vilaine juge lundi et mardi une mère accusée d'avoir tué sa fille de huit ans, lourdement handicapée, en 2010 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en l'étranglant avant de tenter elle-même de se suicider.
Laurence Nait Kaoudjt, 44 ans au moment des faits, est jugée pour meurtre sur mineure de moins de quinze ans particulièrement vulnérable. Elle sera défendue par Me Eric Dupond-Moretti. Qualifiant son infanticide "d'acte d'amour", elle a tué sa fille, Méline, en août 2010, peu après l'installation de la famille sur la commune de Saint-Malo.
Quelques mois avant cette tragédie, la mère s'était retrouvée dans une situation financière délicate. Inquiète pour l'avenir de sa fille, handicapée moteur cérébrale, qui n'avait aucune autonomie, ne savait pas parler et dont elle s'occupait seule depuis la naissance, elle a expliqué avoir décidé de mettre un terme à leurs existences.
Le matin du 23 août 2010, les sapeurs-pompiers de Saint-Malo, alertés par la grand-mère de Méline, découvrent le corps sans vie de la fillette. Laurence Nait Kaoudjt a expliqué avoir administré des médicaments à sa fille, avant de l'étrangler dans son lit à l'aide d'une écharpe.
Par la suite, elle a toujours affirmé avoir tenté de se suicider à diverses reprises dans la nuit du drame, sans y parvenir, en absorbant des médicaments, en s'étranglant avec une écharpe, en s'étouffant avec un sac plastique, puis en s'ouvrant les veines.
Elle avait laissé plusieurs documents attestant de sa volonté de mettre fin à ses jours, dont un sur lequel il est écrit: "Je choisis librement de partir avec ma fille Méline pour faire le grand voyage, ce choix je l'avais fait depuis longtemps notre histoire se termine ainsi".
Les experts psychiatres mandatés pour examiner l'accusée ne retiennent pas tous le même diagnostic: certains la décrivent comme étant en pleine possession de ses moyens, d'autres comme une femme maniaco-dépressive et ayant des crises de délire.
La justice devra donc trancher si Laurence Nait Kaoudjt était atteinte d'un trouble psychiatrique grave ayant aboli son discernement ou si elle était lucide au moment du meurtre de sa fille.
Placée sous contrôle judiciaire, elle comparaît libre. La peine maximale encourue est la réclusion criminelle à perpétuité.
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