Le festival de cinéma américain de Deauville a couronné samedi "99 homes", un film de Ramin Bahrami sur la crise du crédit aux Etats-Unis, longuement ovationné par le public lors de sa projection en début de festival.
"99 homes" dépeint une Amérique où expulser les gens de chez eux devient "un sport national", avait raconté le réalisateur Ramin Bahrani lors d'une conférence de presse au début de la 41è édition de ce festival.
Le jury l'a récompensé pour "sa force dramatique intense et son interprétation absolument exceptionnelle", a expliqué son président, le réalisateur Benoît Jacquot, citant les acteurs des deux rôles principaux Andrew Garfield et Michael Shannon (nominé aux Oscars en 2009 pour "Les Noces rebelles").
Ce "drame social" vire au thriller lorsqu'un jeune père de famille pense ne pouvoir retrouver sa maison dont il a été expulsé qu'en mettant lui même les gens dehors: il accepte de travailler pour le compte d'un spéculateur immobilier (Michael Shannon).
Le film qui était aussi en compétition à Venise en 2014, doit pourtant ne sortir en France qu'en vidéo à la demande, début 2016.
Le second prix du jury a été décerné à "Tangerine" (mandarine) de Sean Baker. Ce film, tourné avec un smartphone, raconte l'histoire de deux amis transgenres. Son réalisateur a expliqué s'être "inspiré du rythme des réseaux sociaux" pour déterminer celui de son cinquième film.
Le prix de public a été attribué à "Dope", de Rick Famuyiwa. Ce film musical et drôle, produit par Forest Whitaker, raconte l'histoire d'un brillant, timide et malicieux lycéen noir confronté à la violence des quartiers chauds de Los Angeles mais aussi à la corruption de celui qui peut lui ouvrir les portes de Harvard.
- Hollywood égratigné
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La musique est cosignée par Pharrell Williams, auteur du tube mondial "Happy". Ce quatrième film de Famuyiwa, qui sort sur les écrans français le 4 novembre, avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes.
Le prix de la critique récompense "Krisha", le premier film de Trey Edward Shults, 27 ans. Il avait été présenté à la semaine de la critique à Cannes.
Quatorze films étaient en compétition cette année à Deauville, dont six premiers films.
Parmi les stars qui avaient fait le déplacement dans la cité normande, la palme de la popularité sur les planches revient à Orlando Bloom, 38 ans, qui y a attiré près de 1.500 personnes dimanche, contre quelques centaines pour Keanu Reeves, 51 ans, Ian Mc Kellen, 76 ans, ou Patricia Clarkson, selon la police.
Les grandes maisons de production d'Hollywood ont été égratignées à de nombreuses reprises lors de cette 41e édition.
"Hollywood est une industrie dominée par les hommes où être une femme est pénalisant. C'est un fait () Il est important que les actrices ne soient pas cantonnées au petit écran passé 40 ans", a dit samedi la pétillante actrice de 55 ans habillée d'une robe orange vif qui soulignait son élégance devant les dégradés de gris du ciel normand. Quelques centaines de fans et marchands d'autographes attendaient sur la plage cette star à laquelle le festival rendait hommage samedi soir.
Mais, "au lieu de me plaindre, je continue à jouer, à forcer les portes. Je viens de faire un film ("Learning to drive"). Cela m'a pris neuf ans pour le faire. Mais je n'ai pas abandonné", a ajouté celle qui a démarré avec Brian De Palma dans les "Les Incorruptibles" avant de jouer dans "Loin du Paradis" de Todd Haynes, en 2002, puis la série TV "Six feet under", ou "Vicky Cristina Barcelona" de Woody Allen.
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