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Toulouse (AFP). Dans un squat de Toulouse, l'attente et l'inquiétude des réfugiés syriens

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Toulouse (AFP). Dans un squat de Toulouse, l'attente et l'inquiétude des réfugiés syriens
Une faille de réfugiés venus de Homs en Syrie installés dans un immeuble promis à la démolition à Toulouse en France, le 11 septembre 2015 - AFP
Quelques matelas au sol, un coran sur le radiateur et une vieille télévision: dans un immeuble toulousain promis à la démolition, plusieurs dizaines de Syriens vivent dans le dénuement, espérant obtenir l'asile pour recommencer leur vie. Assis sur le sol d'un quatre-pièces au premier étage, Ahmad égrène les étapes de son périple à travers la Turquie, la Grèce, la Serbie, la Hongrie et l'Autriche, alors que son fils de deux ans, né au cours du voyage, gambade sur le tapis de l'appartement. Quatre ans après avoir quitté sa maison détruite de Homs, en Syrie, cet ancien commerçant au sourire facile occupe depuis six mois avec sa famille quelques pièces dénudées d'un ancien HLM du quartier sensible des Izards, dans le nord de Toulouse. Dans la cuisine, le repas chauffe sous une fenêtre béante recouverte de plastique, et un feuilleton en arabe est diffusé sur un vieux téléviseur donné par un habitant du quartier. "C'est pas une vie", s'indigne Ali, un ancien coiffeur irakien de 30 ans assis près de là. "C'est mieux dans mon pays, mais les gens s'entretuent là-bas", poursuit-il après avoir évoqué un voyage "très difficile" sur terre, en mer et dans les airs. "Pas le choix", résume-t-il. Dans les escaliers aux murs fatigués, le plafond décollé et la mosaïque sale au sol trahissent l'abandon des lieux. Sur les boites aux lettres du hall figurent encore les noms des anciens habitants, près d'un panneau sous verre qui protège une vieille notice d'Habitat Toulouse, le bailleur social de l'immeuble. - "S'il n'y a pas de guerre, pourquoi venir?" - Ahmad et Ali font partie d'un groupe de quelque 45 familles, pour la plupart syriennes, arrivées progressivement depuis mars dernier. Cinq d'entre eux ont été assignés au tribunal vendredi par Habitat Toulouse pour occupation illégale, en raison selon son président de "l'insalubrité et du manque de sécurité" des logements destinés à la démolition. Des voisins, mais aussi plusieurs associations et avocats se mobilisent pour fournir nourriture et assistance juridique à ces familles, interpellant la mairie et l'Etat pour les reloger. Au rez-de-chaussée de la barre de 4 étages, où l'eau et l'électricité fonctionnent encore, des litres de lait, des sacs de pommes de terre et des jouets sont stockés dans un ancien garage aux murs recouverts de graffitis. "Homs, c'est comme Stalingrad", lance Nasser, un autre Syrien, qui s'allume une cigarette au bas de l'immeuble. Heureux d'être en France, il aimerait retrouver un travail au plus vite. "Si on me met dehors, je dors dans la rue. Je suis un réfugié politique. S'il n'y a pas de guerre, pourquoi venir ?", s'exclame-t-il. Cet ancien commerçant en textile de 45 ans dit avoir rendez-vous à la préfecture pour une demande d'asile, mais peu sont dans ce cas. La plupart n'ont pas déposé de dossiers, ou ont ouvert des droits en Espagne, là où il sont entrés dans l'espace Schengen. - Foot pour les enfants - Nadim, lui, s'est fait voler son passeport par des passeurs à Almeria, l'une des portes d'entrée de la Méditerranée. Installée dans l'appartement N°120, sa famille de 9 personnes est partie en 2012 de Homs pour l'Egypte, puis pour l'Algérie, le Maroc et l'Espagne, avant de rejoindre la France en car. Sur un stade situé à quelques mètres du squat, son fils de onze ans, Abdallah, participe en fin d'après-midi à l'un de ses premiers entraînements de foot avec dix autres enfants syriens. "Ils n?ont pas grand chose, mais s?ils ont un peu de sport c?est déjà pas mal, en espérant que par la suite ils aient un peu d?éducation", souligne Frédéric Mercadal, président du club de foot local, tout en encourageant les enfants sur la pelouse. Au bord du terrain, Nadim et Fatma, sa femme, parlent des bombes, des cadavres près de leurs maisons. Ils se disent soulagés mais inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants. "Je ne sais pas s'ils vont rentrer à l'école, alors que nous, on ne sait pas si on sera encore là demain", soupire Nadim.

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