Les parents de Bastien, jugés devant les assises de Seine-et-Marne pour la mort de leur fils, tué dans un lave-linge en marche, ont affirmé vendredi qu'ils aimaient leur fils, la mère assurant que si elle pouvait refaire l'histoire, elle "parlerait" aux services sociaux qui n'ont pu empêcher le drame.
Avant que la cour se retire pour délibérer, la parole a été donnée une dernière fois aux accusés.
"Mon fils, je l'ai aimé, je n'ai pas voulu sa mort", a déclaré Charlène Cotte, 29 ans, qui doit répondre de complicité de meurtre. "J'ai fait ce que je pouvais. D'habitude, j'arrivais à calmer Monsieur mais ce jour-là, sa haine a été plus forte", a-t-elle ajouté. "Si ça devait recommencer, je sais que je parlerais" aux services sociaux car "maintenant, je n'ai plus peur".
Christophe Champenois a éclaté en sanglots et après s'en être excusé a repris, la voix chevrotante: "J'ai aimé vraiment mon fils".
Le parquet a requis à son encontre la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 30 ans. Mais il a demandé à la cour d'acquitter Mme Cotte --qui a déjà passé trois ans en détention-- du chef de "complicité" et de la condamner à cinq ans de prison pour les "violences" dont elle s'était rendue coupable à l'égard de leur fils.
Le défenseur de la mère, Me Gérard Zbili, s'est efforcé de convaincre la cour que sa cliente, qu'il a décrite comme une femme tyrannisée par son conjoint qui la "tabassait pour un oui ou pour un non", n'était en rien complice des faits.
Dans cette affaire, "celui qui dit vrai sans compassion, c'est l'avocat général", a commenté l'avocat, saluant - chose rarissime dans un procès d'assises - un "honnête homme".
C'est à Jean-Christophe Ramadier qu'a échu le "terrible privilège" de conclure les plaidoiries. Il a vilipendé la "peine de mort sociale" requise par le parquet contre son client, dont il a rappelé l'enfance malheureuse, et chargé au contraire la mère, qu'il a accusée d'avoir "allumé la mèche" en racontant que Bastien avait été encore "méchant à l'école".
Si Christophe Champenois voulait vraiment "se débarrasser de Bastien, pourquoi il appelle les gendarmes, pourquoi ils vont pas cacher le corps dans la forêt comme on le voit dans d'autres affaires sordides?", a-t-il interrogé.
Jeudi, le psychiatre Roland Coutanceau avait émis l'hypothèse que si M. Champenois avait sans nul doute "voulu faire du mal" à son fils, il n'avait pas "nécessairement l'intention de le tuer".
Le verdict est attendu dans la soirée.
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