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Röszke (Hongrie) (AFP). Des migrants dans un camp hongrois: Ici, c'est Guantanamo

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Röszke (Hongrie) (AFP). Des migrants dans un camp hongrois: Ici, c'est Guantanamo
Des migrants pakistanais montrent leurs bracelets à code-barres dans un camp de réfugiés à la frontière serbo-hongroise, près du village de Roszke, le 11 septembre 2015 - AFP
"Ici, c'est Guantanamo", lance un Kurde de la ville syrienne de Kobané, derrière la double clôture de barbelés qui le retient, comme des centaines d'autres migrants, dans un des camps hongrois de Röszke, près de la frontière serbe. "Même les animaux sont mieux traités que nous, ici c'est Guantanamo", martèle ce réfugié, Mustafa, en référence à la prison militaire américaine installée à Cuba, très décriée pour ses conditions de détention. Pour preuve il montre son pied blessé entouré d'un sac plastique bleu, faute dit-il "d'aide médicale". D'autres migrants pointent leur "plat du jour" composé d'un petit pain rond, d'une petite boîte de pâté au poulet et d'une petite bouteille d'eau. "Ce n'est même pas assez de nourriture pour un enfant", explique Mustafa, 38 ans, qui dit avoir fui la guerre en Syrie. "Je ne sais pas combien de temps nous allons pouvoir tenir dans ces conditions." Sous un ciel froid et pluvieux, des policiers hongrois transportent ces sachets de nourriture dans une brouette pour les distribuer aux quelque 400 migrants logés dans une cinquantaine de tentes kaki. Dans le camp voisin, des rations ont été jetées aux migrants comme à des animaux, comme l'a montré une vidéo tournée en cachette par une volontaire autrichienne. A l'extérieur du camp placé sous forte surveillance policière, des bus remplis d'autres migrants aux visages exténués attendent de pouvoir pénétrer dans le périmètre ceint de barbelés de 4 mètres de hauteur. - Bracelets à codes-barres - Des policiers aux visages fermés ont été positionnés aux extrémités du avec des bergers allemands. Aucune organisation internationale n'est visible. Un bus rentre dans le camp, interdit aux médias, des femmes et des enfants enveloppés de couvertures et de grands sacs en plastique sortent du véhicule. Agglutinés aux fenêtres des autres bus, des enfants de migrants font des signes aux journalistes et prononcent de tristes "bye, bye". A leur entrée dans le camp, tous doivent se soumettre à un enregistrement. Des policiers hongrois leur mettent alors un bracelet rose à code-barre au poignet, mentionnant la date de leur entrée dans le camp et leur nom. Ils sont ensuite répartis dans les blocs de tentes, ouvertes à tous les vents malgré le vent frisquet. D'autres migrants comme Mustafa, arrivés il y a quelques jours déjà, se collent aux barbelés pour dénoncer leurs conditions de vie. Dans ce lieu boueux, entouré de champs à perte de vue, Pakistanais, Afghans, Syriens et Irakiens partagent le même sort. Arborant leurs bracelets, certains demandent des cigarettes ou de la nourriture. Mais aussitôt, un policier intervient pour interdire tout don aux migrants. "Nous avons besoin de couvertures, il fait trop froid dans les tentes", dit Mohamad, un Afghan couvert de plusieurs couches de vêtements. Originaire de Kunduz, il dit "avoir fui les Talibans" pour "sauver sa vie". Et assure avoir "faim". "Mon frère a travaillé pour les forces allemandes en Afghanistan, il vit en Allemagne et je veux le rejoindre mais ils (les Hongrois) nous ont bloqués ici", se désole-t-il. - "Freedom, freedom" - Un migrant irakien, Yassan qui a quitté "les attentats quasi-quotidiens à Bagdad" avec sa jeune femme de 17 ans, enceinte de 6 mois, laisse exploser sa colère.

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