L'Europe est parvenue vendredi à mettre en orbite avec succès deux nouveaux satellites pour son système de navigation Galileo qui vise à réduire sa dépendance à l'égard du GPS américain tout en améliorant les services rendus aux utilisateurs.
Le lanceur russe Soyouz a placé en orbite "avec succès" les 9e et 10e satellites de la constellation Galileo, qui doit en compter 30 d'ici 2020 (dont plusieurs de réserve), a annoncé la société française Arianespace.
"La mission a été parfaitement réussie", a déclaré Stéphane Israël, le PDG d'Arianespace, depuis le Centre spatial guyanais.
La fusée Soyouz avait décollé le 10 septembre à 23H08 heure locale (11 septembre, 02H08 GMT, 04H08 heure de Paris) depuis le pas de tir de Sinnamary (Guyane française).
Tout a fonctionné comme prévu et Fregat, l'étage supérieur de la fusée, a largué les satellites sur leur orbite cible, à une altitude proche de 23.500 km, 3 heures et 48 minutes après la mise à feu du lanceur.
"Le rythme de déploiement de la constellation Galileo s?accélère", a estimé Jan Woerner, directeur général de l?ESA, dans un communiqué.
Les 7e et 8e satellites Galileo ont été mis en orbite avec succès en mars.
Les 11e et 12e devraient être lancés en décembre par une fusée Soyouz. Ensuite, ce sera au tour de la fusée Ariane 5 ES d'entrer dans la danse, avec quatre satellites, sans doute au second semestre 2016.
"Avec l'augmentation constante du nombre de satellites en orbite et l'implantation de nouvelles stations au sol dans le monde entier, Galileo aura bientôt une couverture mondiale. Le jour où il atteindra sa capacité opérationnelle complète approche, et ce sera un grand jour pour l'Europe", qui finance à 100% ce programme, a souligné M. Woerner.
- 'Précision et fiabilité' -
L'Europe espère que fin 2016, elle aura déployé seize satellites et que Galileo sera en mesure de rendre ses premiers services aux utilisateurs, en apportant un plus à ceux offerts par le GPS - les deux systèmes étant compatibles. Objectif de la Commission européenne: que la constellation Galileo soit totalement opérationnelle en 2020.
"A terme, cette constellation doit assurer une précision et une fiabilité bien supérieure à celle des autres systèmes de navigation par satellite", a estimé Jean-Yves Le Gall, patron du CNES, l'agence spatiale française, dans un communiqué.
La transmission de données par satellite s'applique déjà à la téléphonie, à la télévision, à l'aviation, au transport maritime. Mais Galileo améliorera nettement ces services. Il aidera les opérations de recherche et de sauvetage des pompiers, de la police, des sauveteurs en mer et en montagne. Il facilitera la gestion des terres agricoles, la surveillance du développement urbain, mais aussi le guidage des personnes.
Galileo a eu un démarrage difficile, accumulant les retards et voyant son coût s'accroître.
"Le déploiement de la première génération de satellites Galileo va coûter en gros 7 milliards d'euros. Puis il faudra 500 à 600 millions d'euros pour opérer, maintenir et renouveler les satellites", a indiqué Didier Faivre, directeur du programme Galileo à l'Agence spatiale européenne (ESA).
Les deux premiers satellites de la constellation Galileo ont été lancés en octobre 2011.
En août 2014, les satellites 5 et 6 de la constellation avaient été expédiés sur une mauvaise orbite par Fregat. Mais depuis, l'ESA est parvenue à les remettre sur une meilleure orbite. Ces satellites devraient pouvoir être opérationnels "au début de l'année prochaine", a indiqué M. Faivre.
En revanche, Sat-4, l'un des quatre satellites "test" lancés en 2011 et 2012, a rencontré une défaillance importante. Il ne pourra pas fonctionner correctement, a confirmé M. Faivre.
Le marché des satellites est en plein boom, avec le développement de véritables constellations. Celle de l'entrepreneur américain Greg Wyler, OneWeb, destinée à diffuser de l'internet à prix abordable depuis l'espace, a passé contrat avec Arianespace pour lancer 672 des 900 satellites de la constellation OneWeb d'ici 2019.
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