Le Danemark qui bloque les migrants en route pour la Suède, la Hongrie prête à déployer des troupes à ses frontières: malgré les appels à la générosité, la confusion et la division régnaient toujours jeudi parmi les Européens face aux dizaines de milliers de migrants errant sur leurs routes.
Cinq mille migrants, dont des réfugiés fuyant les conflits au Moyen-Orient, sont arrivés au cours des dernières 24 heures à la frontière entre la Serbie et la Hongrie, un record, a rapporté jeudi la télévision d'Etat serbe (RTS).
Devenu un nouveau point de tension d'une crise sans précédent depuis des décennies, le Danemark essaye de freiner l'arrivée de nouveaux migrants en transit vers la Suède où les réfugiés sont en revanche officiellement les bienvenus.
La police danoise a interdit aux trains de monter sur le ferry reliant le port allemand de Puttgarden à celui de Rodby, au Danemark. Les autorités ont néanmoins promis de rétablir rapidement les liaisons ferroviaires avec l'Allemagne.
Fer de lance d'une politique d'accueil très large, l'Allemagne a annoncé jeudi avoir enregistré 450.000 nouveaux réfugiés depuis le début de l'année dont 37.000 pour la seule première semaine de septembre.
"Cela montre franchement que la répartition de 160.000 réfugiés en Europe n'est qu'un premier pas si l'on veut rester cordial. On peut aussi dire une goutte d'eau dans la mer", a insisté le vice-chancelier Sigmar Gabriel.
L'Allemagne s'attend à accueillir 800.000 demandeurs d'asile en 2015, soit quatre fois plus que l'année précédente et un record en Europe.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait réclamé mercredi aux Européens "audace" et "humanité" en demandant aux pays membres de l'UE de se mettre d'accord dès la semaine prochaine sur la répartition de 160.000 réfugiés.
Sa proposition a reçu l'assentiment de pays comme la France et l'Allemagne mais est très loin de faire l'unanimité.
- Manoeuvres militaires hongroises -
Ainsi, juste après l'appel vibrant de M. Juncker devant le Parlement européen, Budapest a persisté de manière spectaculaire dans son refus de participer à un élan commun.
L'armée hongroise a ainsi procédé à des manoeuvres militaires dans le sud du pays pour se préparer à une éventuelle mission de contrôle aux frontières après l'entrée en vigueur de nouvelles lois antimigrants.
"C'est notre travail de faire en sorte que la Hongrie soit défendue", a déclaré le général Tibor Benko à la télévision.
La Hongrie a déjà installé une barrière controversée de fils de fer barbelés le long des 175 km de frontière avec la Serbie pour contrer l'afflux de migrants, sans grand succès. Une deuxième clôture, haute de quatre mètres, est en cours de construction.
Le cardinal de Budapest Péter Erdö a personnellement rappelé qu'au regard du droit hongrois, quiconque offrirait un abri à un migrant se rendrait coupable de "trafic d'êtres humains".
A la frontière hungaro-serbe, bloqués par la police dans un camp de transit, des centaines réfugiés grelottent de froid la nuit venue.
"C'est Bachar (le président syrien, ndlr) qui devrait être là à notre place, tout est de sa faute", expliquait un groupe de jeunes syriens, emmitouflés de la tête aux pieds dans des couvertures.
Plus au nord, le flux de migrants a repris de plus belle à la frontière austro-hongroise, selon la police autrichienne, qui a fait état de 3.000 nouveaux arrivants dans la nuit de mercredi à jeudi.
Et le mouvement devrait encore d'accélérer d'ici au 15 septembre, date à laquelle la Hongrie veut rendre sa frontière avec la Serbie totalement étanche.
- 'Action décisive ' -
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