Les places financières mondiales retrouvaient de l'appétit mercredi après la récente débâcle liée aux inquiétudes sur la Chine, au premier rang desquelles la Bourse de Tokyo qui s'est envolée de 7,71%, du jamais vu depuis octobre 2008 et les turbulences de la crise financière.
Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a fini sur une hausse record de 1.343,43 points, à 18.770,51 points, au lendemain d'un plongeon de 2,43%.
Ce redressement spectaculaire intervient dans le sillage des places étrangères qui avaient toutes fini dans le vert mardi, sur des espoirs de mesures de relance en Chine et après la publication d'une croissance meilleure que prévu en zone euro.
L'euphorie persistait mercredi sur les marchés asiatiques, aidés, selon des analystes, par une annonce du ministère des Finances chinois qui a promis une accélération des grands projets de construction ainsi qu'une baisse des impôts sur les petites et moyennes entreprises pour tenter d'enrayer le ralentissement.
Hong Kong a gagné 4,10% à la clôture, Shanghaï et Sydney plus de 2%, tandis que Séoul s'est apprécié de près de 3%.
Dans la foulée, les Bourses européennes ont ouvert dans le vert et amplifié leur avance dans les premiers échanges, de Francfort (Dax +2,24%) à Londres (FTSE-100 +1,75%), en passant par Paris (CAC 40 +2,48%).
"Enfin, nous assistons peut-être à un réel rebond", a commenté pour l'agence Bloomberg Chihiro Ohta, de SMBC Nikko Securities.
Depuis la dévaluation soudaine du yuan par la banque centrale chinoise le 11 août, les marchés ont subi une déroute excessive, selon des courtiers qui jugent qu'il est désormais nécessaire de rectifier le tir.
- Compte à rebours avant la Fed -
Le Nikkei, encore euphorique il y a peu au point de renouer en juin avec des niveaux inédits en près de 20 ans, a essuyé une chute particulièrement lourde (-16% entre le 11 août et mardi), d'où un effet de rattrapage, également perceptible à Wall Street mardi, où le Dow Jones avait bondi de 2,42% et le Nasdaq de 2,73%.
Mais attention, "la volatilité des marchés devrait se poursuivre au moins pendant un ou deux mois encore", prévient Daisuke Uno, analyste chez Sumitomo Mitsui Banking, interrogé par l'AFP.
"Désormais, tout dépendra de ce qui va se passer en Chine", lance un courtier, alors que s'enchaînent les indicateurs décevants attestant de l'essoufflement de la deuxième économie mondiale, à la fois usine du monde et marché très convoité.
Tout dépendra aussi des Etats-Unis: la Réserve fédérale américaine (Fed) tient en haleine les marchés sur le calendrier de sa première hausse de taux après des années de largesse monétaire. D'autres mouvements brusques ne sont pas exclus d'ici à la très attendue réunion de l'institution les 16 et 17 septembre.
Parallèlement, les rumeurs enflent sur un éventuel assouplissement de la politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), face aux fragilités persistantes de la troisième économie mondiale, qui entretient des liens étroits avec la Chine.
Le gouvernement de Shinzo Abe pourrait pour sa part annoncer un plan de relance, après avoir procédé à un remaniement de son cabinet, avec la volonté de revigorer sa stratégie dite "abenomics", selon des informations de presse.
A noter enfin, le rôle positif des devises. Après son ascension de concert avec les soubresauts mondiaux, le yen s'est affaibli ces derniers jours, une aubaine pour les groupes exportateurs nippons: le dollar valait à la fermeture 120,40 yens, en net progrès comparé à son cours de mardi à la clôture, de même que l'euro qui oscillait autour de 134,40 yens.
Les titres japonais vedettes étaient tous en verve à l'issue des échanges, qu'il s'agisse du groupe d'habillement Fast Retailing, connu pour sa griffe Uniqlo (+10,08% à 49.725 yens), ou du géant électronique Sony (+8,57% à 3,113,5 yens).
Les constructeurs automobiles ont également été applaudis: à Tokyo, se sont illustrés Toyota (+6,25% à 7.491 yens) et Nissan (+5,96% à 1.137 yens), à Francfort BMW (+3,96% à 87,37 euros) et Volkswagen (+3,26% à 170,80 euros), et à Paris Renault gagnait (+5,50% à 78,20 euros) et Peugeot (+4,00% à 16,14 euros).
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