Plusieurs dizaines de réfugiés syriens et irakiens en provenance d'Allemagne ont commencé à arriver mercredi pour mener une "nouvelle vie" en France, au moment où les pouvoirs publics accélèrent la mobilisation pour répondre aux immenses défis posés par l'afflux de migrants.
Dans la matinée, 53 personnes sont arrivées en bus à Champagne-sur-Seine, en Seine-et-Marne, où ils ont été pris en charge par la Croix-Rouge dans un centre monté en urgence, où un petit-déjeuner leur a été offert.
D'autres exilés sont attendus dans un centre de loisirs de Cergy-Pontoise, dans le Val-d'Oise, ainsi qu'à Bonnelles, dans les Yvelines. Au total, mille personnes venues d'Allemagne arriveront en France d'ici vendredi, selon la Croix-Rouge.
"En Irak, la vie est dangereuse, alors nous voulons commencer une nouvelle vie ici", a expliqué Oussama, un ingénieur de 28 ans originaire de Bagdad, en arrivant à Champagne-sur-Seine. "Au début, on voulait plutôt aller en Belgique mais quand nous sommes arrivés en Allemagne, on nous a dit que la France pouvait nous accueillir, donc on a décidé de venir en France", a-t-il expliqué.
Certains de ses compagnons portaient de lourds sacs en plastique, et quelques-uns faisaient le "V" de la victoire vers les nombreuses caméras à leur arrivée dans cette petite ville de 6.600 habitants au sud-est de Paris.
Une petite fille, tout sourire dans une poussette, a reçu un doudou des mains du personnel de la Croix-Rouge.
"Nous allons les mettre à l'abri dans des locaux mis à disposition par la municipalité, des locaux relativement confortables compte tenu des difficultés qu'ils ont rencontrées", a expliqué Jean-Jacques Eledjam, président de la Croix-Rouge. "Nous allons les accompagner et faciliter leurs démarches administratives, permettre qu'ils obtiennent un statut de réfugié dans les deux à quatre mois", a-t-il précisé.
Les réfugiés seront hébergés dans des logements allant du studio au 3 pièces. Les logements ont été mis a disposition en moins de 48 heures, a expliqué Françoise Bosquet, directrice de la filière lutte contre les exclusions de la Croix-Rouge.
- Réunion à Matignon -
Face à l'afflux massif d'exilés en Europe, François Hollande avait annoncé lundi que la France était prête à accueillir 24.000 réfugiés au cours des deux prochaines années.
Il avait ajouté qu'au nom "du principe de solidarité", il était "prêt à accueillir" dans les prochaines semaines "plusieurs centaines, voire un millier" de réfugiés fraîchement arrivés en Allemagne.
Ces migrants ont été orientés vers la France par l'Office français des réfugiés et apatrides (Ofpra) qui a délégué jusqu'à la fin de la semaine une mission à Munich, dans le sud de l'Allemagne, où des dizaines de milliers de personnes sont arrivées ces derniers jours.
Considérés comme des demandeurs d'asile en besoin de protection manifeste, ils devraient bénéficier d'une procédure rapide qui devrait leur apporter le statut de réfugiés dans un temps réduit.
Depuis plusieurs jours, pouvoirs publics et collectivités se mobilisent pour assurer la logistique face à ces arrivées, alors que la crise des réfugiés apparaît désormais comme un phénomène de long terme.
A Strasbourg, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a en effet demandé mercredi aux Européens de faire preuve d'audace et de solidarité en répartissant immédiatement 160.000 réfugiés dans l'UE.
Le Premier ministre Manuel Valls doit présider à 14H00 à Matignon une réunion interministérielle sur la question de l'hébergement.
Samedi, les maires qui se sont portés volontaires se réuniront au ministère de l'Intérieur pour avancer sur les dispositifs d'accueil de ces réfugiés. Il s'agira pour l'Etat "de mettre à disposition des collectivités l?ensemble des outils et des financements nécessaires", selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
L'ONG Amnesty international a appelé mercredi l'Union européenne à revoir de manière urgente ses règles d'asile.
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