Le président de la Commission européenne a exhorté mercredi les Etats de l'UE à se répartir l'accueil de 160.000 réfugiés arrivés sur le sol européen, l'Allemagne insistant de son côté sur une "répartition contraignante" des réfugiés entre pays membres.
Jean-Claude Juncker a également exhorté "à ne pas distinguer" ces réfugiés selon leur religion, dans son premier discours sur l'état de l'Union, très attendu, prononcé devant le Parlement européen à Strasbourg.
"C'est 160.000 (personnes) que les Européens doivent prendre dans leurs bras () Ceci doit être fait de façon obligatoire", a insisté M. Juncker, en appelant les ministres de l'Intérieur qui se réunissent à Bruxelles le 14 septembre à "se mettre d'accord".
Devant les députés du Bundestag, la chancelière Angela Merkel a de nouveau réclamé mercredi une "répartition contraignante" des réfugiés entre tous les pays de l'UE, allant au-delà des premières propositions de la Commission européenne.
"Nous avons besoin en Europe d'un accord contraignant sur une répartition contraignante" et durable des réfugiés, a-t-elle déclaré devant le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. La crise migratoire actuelle, qui voit des centaines de milliers de réfugiés affluer vers l'Europe, "constitue un défi pour chacun des Etats de l'Union européenne", a-t-elle ajouté.
Le chiffre de 160.000 réfugiés à accueillir évoqué par M. Juncker correspond à l'addition d'une précédente proposition de se répartir 40.000 réfugiés arrivés sur le sol européen, avec une nouvelle proposition d'urgence d'accueillir 120.000 personnes, se trouvant actuellement en Italie, en Grèce et en Hongrie.
"Les chiffres sont impressionnants", a reconnu M. Juncker, en rappelant que près de 500.000 réfugiés ont frappé aux portes de l'UE depuis le début de l'année, "mais ce n'est pas l'heure d'avoir peur", "c'est l'heure d'actions audacieuses et déterminées", a-t-il lancé.
Après la répartition de 160.000 réfugiés, présentée comme une mesure d'urgence, M. Juncker a insisté pour que l'UE mette en place "un mécanisme permanent" de répartition des réfugiés, "qui nous permettra de faire face plus rapidement à l'avenir".
Alors que les critiques se multiplient à l'égard des accords de Schengen, qui organisent la libre circulation en Europe, le président de la Commission européenne a assuré que ce pilier de l'UE ne serait pas remis en cause sous son mandat.
"Il faut modifier notre droit interne pour permettre aux migrants de travailler dès lors qu'ils arrivent sur le territoire de l'UE", a-t-il par ailleurs estimé, jugeant également que l'UE devait mettre en place rapidement "des voies légales" d'immigration.
M. Juncker en a appelé à la mémoire, rappelant que l'histoire européenne était marquée par des réfugiés fuyant l'oppression. Il a notamment cité ceux qui ont fui l'Allemagne nazie, les révolutionnaires hongrois qui se sont rendus en Autriche ou encore les Républicains espagnols qui se sont réfugiés en France à la fin des années 1930.
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