François Hollande a encouragé mardi Jinan Badel, jeune femme yazidie qui fut "esclave de Daech", à "porter le message" du soutien de la France aux Kurdes irakiens, lors d'une brève et chaleureuse rencontre à Paris.
"Nous aidons les Kurdes à lutter contre Daech et à protéger les populations. Dites à tous les Kurdes d'Irak notre amitié et notre soutien. Portez ce message!", a lancé le chef de l'Etat à l'adresse de la jeune femme de 19 ans qui retournera prochainement "au Kurdistan irakien où elle habite dans un camp de réfugiés" et a "refusé l'asile qui lui était proposé", selon son interprète.
Le président Hollande venait d'ouvrir une conférence internationale sur les victimes des violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient.
Comme Jinan Badel l'appelait à "aider les Kurdes pour écraser Daech", acronyme arabe du groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui contrôle de larges pans des territoires irakien et syrien, François Hollande l'a assurée de sa détermination.
"Nous le faisons et nous le ferons en pensant à vous, en voyant votre visage. Merci beaucoup, continuez à parler et à témoigner avec fierté!", lui a-t-il dit, évoquant son témoignage dans un ouvrage paru aux Editions Fayard "qui nous a tous bouleversés".
"Toutes les femmes persécutées doivent être protégées et ici en France vous le serez", a insisté François Hollande.
"J'espère que vous allez aider les femmes captives, j'espère aussi que vous allez aider mon peuple et empêcher les gens d'émigrer. La solution, c'est là-bas, ce n'est pas ici", venait de lui dire Jinan Badel.
"C'est leur vie, c'est leur histoire, c'est le lieu où ils veulent vivre et s'accomplir et nous devons accueillir quand c'est nécessaire mais permettre surtout de rester et éviter les atrocités qui sont commises aujourd'hui", a fait valoir le président français qui a annoncé la veille l'accueil de 24.000 réfugiés de la région en France dans les deux ans à venir.
"J'ai passé trois mois en enfer", a une nouvelle fois raconté la jeune yazidie, une minorité kurdophone considérée comme hérétique par le groupe extrémiste sunnite EI.
"Nous étions torturées pour nous contraindre à nous convertir à l'islam, enchaînées sous le soleil et, à la fin, obligées de boire de l'eau dans laquelle baignaient des souris mortes".
"C'était trop dur, menacées par les chocs électriques, frappées et enchaînées toute la journée", a-t-elle poursuivi, parlant d'un dialogue "impossible" avec "ces monstres qui ne sont pas des êtres humains" et dont l'"idéologie est juste la mort".
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