L'humoriste Jimmy Morales, sans aucune expérience politique, était dimanche soir en tête du premier tour de l'élection présidentielle au Guatemala selon des résultats portant sur 18,12% des suffrages, un choix atypique reflétant le ras-le-bol du pays face à la corruption.
Selon ces résultats officiels partiels, connus à 21H50 GMT (03H50 GMT lundi), M. Morales, 46 ans, candidat du parti FCN-Nacion (droite), totalise 25,56% des bulletins dépouillés, devant le millionnaire de droite Manuel Baldizon, 45 ans, à 21,20%, porté par le parti Liberté démocratique (Lider, droite).
Si ces résultats se confirment, MM. Morales et Baldizon seraient amenés à se départager le 25 octobre.
L'ex-Première dame Sandra Torres, soutenue par l'Union nationale de l'espoir (UNE, social-démocrate), remporterait 19,17% des suffrages et serait donc éliminée.
Durant la campagne, elle a nettement manifesté son opposition à Manuel Baldizon, laissant supposer un éventuel soutien à Jimmy Morales au second tour.
Selon le Tribunal suprême électoral (TSE), la participation avoisinerait les 60%, dix points de moins qu'en 2011, reflet d'un climat d'exaspération historique de la population, qui n'a cessé de manifester depuis avril.
Les manifestants espèrent un changement après avoir vu, cette semaine, le président Otto Pérez démissionner puis partir en garde à vue sur des soupçons de corruption.
Entré en politique récemment après avoir tenté en vain de conquérir la mairie de sa ville, M. Morales, animateur d'une émission humoristique à la télévision, acteur et producteur de cinéma, a percé de manière spectaculaire ces derniers mois sur la scène politique nationale, mais sans programme concret.
Maniant l'humour durant ses meetings, il est perçu par les électeurs comme une alternative aux hommes politiques traditionnels, même s'il est critiqué pour le passé militaire de son parti.
De son côté, Manuel Baldizon, avocat qui a fait fortune dans le tourisme, le transport et l'immobilier, a longtemps été favori des enquêtes d'opinion, avant de se faire dépasser dans le dernier sondage, publié jeudi.
Son discours, à la fois populiste et mêlé de références religieuses, était porté par un campagne particulièrement dispendieuse, qu'il a dû suspendre dès le 7 août sur ordre du tribunal électoral, ayant dépassé le plafond de 6,8 millions de dollars.
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