A un peu plus de trois mois des élections régionales, les ténors des Républicains Sarkozy, Juppé et Fillon se retrouvent samedi à La Baule (Loire-Atlantique) pour une photo de famille, malgré les rivalités plus que jamais aiguisées.
Bruno Retailleau, tête de liste des Républicains dans les Pays de la Loire pour le scrutin de décembre, a réussi à les convaincre de participer à l'université d'été de sa région, après leurs rentrées en ordre dispersé fin août: Nicolas Sarkozy avec les agriculteurs dans l'Yonne, Alain Juppé avec la publication de son livre sur l'école, François Fillon dans son fief de la Sarthe.
Il s'agit de montrer que les Républicains sont "unis", alors que les socialistes se sont montrés "divisés" à La Rochelle le week-end dernier.
C'est en tout cas l'objectif affiché des principaux responsables du premier parti d'opposition, qui voit dans une victoire aux élections intermédiaires (après son succès aux départementales de 2014) une étape nécessaire sur la route de l'Elysée.
"Beaucoup reste à faire sur ce chemin de l?alternance. Nous ne la réussirons qu'en continuant à en préparer le succès collectivement. Les élections primaires auront lieu à la fin de 2016. Les Français ne comprendraient pas que nous leur donnions le sentiment d'être obsédés trop tôt par cette échéance", a mis en garde M. Sarkozy mercredi sur sa page Facebook. "Si nous avons fait le choix d'organiser dans la clarté cette procédure, c'est pour éviter une confrontation interne permanente", a ajouté le président des Républicains.
Mais d'une pierre, on essaie de faire deux coups: si tous sont convaincus de la nécessité d'apparaître soudés pour espérer remporter "le plus de régions possibles" à la fin de l'année, chacun viendra également faire son marché.
- "Nouvelle pensée unique" -
Alain Juppé, premier à se déclarer candidat à la primaire (août 2014), est arrivé sur place vendredi soir pour rencontrer ses soutiens, réunis dans les "Comités Le Cap AJ". Il a prononcé à la mi-journée le discours de clôture des rencontres de la Conférence nationale des médecins libéraux, profitant de cette occasion pour faire son mea culpa sur sa réforme au pas de charge de l'assurance maladie en 1995 quand il était Premier ministre.
"Je vous le dis aujourd'hui très sérieusement: oui, il y a eu des erreurs dans la conduite de cette réforme", a-t-il reconnu.
"Nous ne nous sommes pas compris parce que nous ne nous sommes pas suffisamment parlés () Je ne recommencerai pas" et désormais "je prends le temps d'écouter", a assuré M. Juppé, plusieurs fois applaudi pendant son discours.
Le désormais préféré des Français de droite (un statut qu'il dispute à Sarkozy au gré des sondages) devait aussi dédicacer son livre, "Mes chemins pour l'école" (JC Lattès), apparemment bien reçu par une partie des enseignants, dont les sondages montrent qu'il sont moins bien disposés envers la gauche qu'il y a trois ans.
De son côté, François Fillon, officiellement candidat depuis le 15 avril, doit prononcer un discours devant l'université d'été régionale.
Nicolas Sarkozy, qui ne devrait pas se déclarer candidat à la primaire avant la mi-2016, arrivera pour sa part dans la station balnéaire en milieu d'après-midi, directement du Doubs où il doit assister le matin même à une fête départementale des Républicains.
Lors du discours qu'il a prévu d'y prononcer vers 16H15, il devrait de nouveau insister sur "l'exigence d'unité" de sa famille politique, qui ne doit "jamais être mise en péril" par les ambitions personnelles. Autre axe probable de son allocution: le combat contre "la nouvelle pensée unique", qui "a comme moteur le déni de réalité" et "comme premier porte-parole la gauche au pouvoir", écrit-il sur Facebook.
A un moment donné, dans l'après-midi, "les trois seront ensemble", a affirmé M. Retailleau à l'AFP. La photo de famille, du moins dans les apparences, est assurée.
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