L'ancien Premier ministre portugais José Socrates, en détention provisoire depuis novembre 2014 dans le cadre d'une enquête pour corruption, a été autorisé à sortir de prison, mais est assigné à résidence, a annoncé vendredi le parquet général.
Sur décision du tribunal d'instruction, José Socrates est "assigné à résidence sans obligation de port d'un bracelet électronique", a indiqué le ministère public dans un communiqué, mettant en avant "une diminution des risques de perturbations de l'enquête".
Selon les images retransmises par la télévision portugaise, l'ancien dirigeant socialiste âgé de 57 ans, a quitté la prison d'Evora (sud-est) à bord d'un véhicule de l'administration pénitentiaire et a regagné son domicile à Lisbonne.
Souriant, en jean et T-shirt gris, José Socrates a refusé de répondre aux questions des journalistes à son arrivée.
Chef du gouvernement de 2005 à 2011, José Socrates avait été arrêté le 21 novembre dernier puis mis en examen trois jours plus tard pour corruption, blanchiment d'argent et fraude fiscale aggravée, avant d'être placé en détention provisoire à Evora.
Après son incarcération, la justice portugaise avait rejeté de nombreuses demandes de libération de l'ex-Premier ministre.
En juin, l'ancien dirigeant socialiste, qui a toujours clamé son innocence, se déclarant "prisonnier politique", avait refusé une proposition du ministère public de l'assigner à résidence sous surveillance électronique.
Plusieurs autres personnes, dont l'entrepreneur Carlos Santos Silva et l'ancien ministre socialiste Armando Vara, ont été mises en examen dans le cadre de cette affaire, très encombrante pour l'opposition socialiste à l'approche des élections législatives, prévues le 4 octobre.
Carlos Santos Silva, son homme de paille présumé, avait été assigné à résidence sous surveillance électronique en mai dernier, après avoir passé six mois en détention provisoire.
Selon la presse portugaise, la justice soupçonne l'entrepreneur d'avoir reçu des sommes importantes pour le compte de José Socrates, en contrepartie d'un traitement de faveur accordé au groupe de construction Lena, durant le mandat de l'ex-Premier ministre.
Des accusations que M. Socrates a toujours rejetées catégoriquement : "je n'ai jamais reçu de contreparties pour avoir favorisé qui que ce soit à l'occasion d'appels d'offres" organisés par l'Etat, a-t-il assuré dans une des nombreuses lettres adressées depuis sa prison à la presse.
José Socrates a accusé la justice à plusieurs reprises de le maintenir en prison pour empêcher une victoire de son parti aux élections législatives.
"J'ai de bonnes raisons de croire que la véritable intention derrière mon arrestation abusive et mon incarcération sans fondement n'était pas de poursuivre un crime mais d'empêcher le PS de gagner les prochaines élections législatives", avait-il écrit en juin.
A un mois des élections législatives, l'avantage de l'opposition socialiste face à la coalition gouvernementale de centre droit continue de se réduire, selon un sondage paru vendredi.
Donné favori depuis l'automne 2012, le Parti socialiste emmené par l'ancien maire de Lisbonne, Antonio Costa, recueille 36% des intentions de vote, contre 35% pour la coalition formée par le Parti social-démocrate (PSD, centre droit) du Premier ministre Pedro Passos Coelho et le CDS (droite), au pouvoir depuis juin 2011.
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