Brandissant un drapeau européen et des portraits d'Angela Merkel, un millier de migrants bloqués depuis plusieurs jours en Hongrie ont entrepris vendredi une longue et joyeuse marche vers la frontière autrichienne, en forme de pied-de-nez aux autorités de Budapest.
"Plus rien ne nous retient, on marchera le temps qu'il faudra, deux, trois quatre jours", assure à l'AFP Nazir, un jeune Syrien rayonnant de confiance et de soulagement après des jours de vaine et éprouvante attente dans la principale gare de la capitale hongroise, d'où le cortège s'est élancé.
Les liaisons ferroviaires internationales sont suspendues depuis quatre jours par les autorités hongroises, qui tentent par tous les moyens de dissuader les migrants de transiter par leur pays.
Le groupe, qui compte des enfants en poussette, des fauteuils roulants, des personnes se déplaçant à l'aide de béquilles, les plus forts soutenant les plus faibles, s'est élancé d'un pas résolu à la mi-journée, franchissant l'un des principaux ponts sur le Danube de Budapest avant d?atteindre les limites de la ville en fin d'après-midi.
- 175 km -
Les migrants, qui arborent un grand drapeau européen ainsi que des photos de la chancelière allemande, dont il espèrent gagner le pays, ont environ 175 km à parcourir avant de parvenir à la frontière autrichienne, et de là tenter de rejoindre l'Allemagne.
La procession est encadrée par les forces de l'ordre hongroises, qui ne tentent pas de la ralentir, veillant simplement à ce qu'elle ne bloque pas totalement la circulation routière, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les marcheurs restent toutefois à la merci d'une décision du dirigeant populiste hongrois Viktor Orban de les arrêter et les faire interner dans un camp de premier accueil, comme il a tenté de le faire jeudi avec les passagers d'un train qui souhaitaient eux aussi se rendre à la frontière autrichienne. Une scénario que la plupart des marcheurs espèrent cependant peu probable en raison de l'intérêt médiatique suscité par la procession.
"Orban est la honte de l'Europe", a-t-on pu lire, écrit au stylo, sur un papier brandi par un jeune marcheur.
Le Parlement hongrois a renforcé vendredi sa législation anti-migrants, décrétant même l'"état de crise", une disposition accordant des prérogatives accrues aux pouvoirs publics.
M. Orban, qui a fait ériger cet été une clôture barbelée le long de la frontière serbe, par où transitent la quasi totalité des migrants arrivant dans le pays, a annoncé vendredi l'ouverture d'"une nouvelle ère", plus ferme encore, dans ce dossier. Sans sembler impressionner Nazir et ses compagnons d'exode.
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