Les Emirats arabes unis et Bahreïn ont perdu vendredi respectivement vingt-deux et cinq soldats, leurs pires pertes depuis qu'ils se sont engagés au Yémen dans une coalition sous commandement saoudien qui peine à venir à bout de rebelles chiites pro-iraniens.
L'armée émiratie a annoncé la mort de 22 de ses soldats, tués par une explosion dans un entrepôt de munitions au Yémen, son bilan le plus lourd en six mois d'engagement, selon des sources émiraties.
Jusque-là, elle a déploré la perte d'au moins huit soldats au Yémen depuis mars.
Pour sa part, Bahreïn a déploré la mort de cinq soldats, tués dans le sud de l'Arabie saoudite où ils participaient à la défense de la frontière de ce pays avec le Yémen.
Ces dernières pertes humaines devraient être au menu des entretiens du président américain Barack Obama avec le roi Salmane d'Arabie saoudite, qui effectue sa première visite officielle aux Etats-Unis depuis son accession au trône en janvier.
Bahreïn est, comme les Emirats, membre de la coalition arabe mise en place fin mars par Ryad pour soutenir le président du Yémen voisin Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles chiites Houthis.
Issus de la minorité zaïdite chiite, les Houthis étaient partis il y a plus d'un an de leur fief de Saada, dans le nord du Yémen, s'emparant en janvier de la capitale Sanaa et progressant de manière fulgurante dans le reste du pays.
Les forces anti-Houthis, aidées des frappes de la coalition, ont repris ces derniers mois des provinces du sud et tentent de reconquérir notamment la capitale Sanaa.
Vendredi, le commandement des forces émiraties a annoncé dans un bref communiqué publié la mort de "22 de ses vaillants soldats" au Yémen, sans préciser les circonstances exactes de leur mort.
Selon des sources militaires yéménites, une explosion "accidentelle" a fait vendredi matin plusieurs victimes, dont "des soldats de la coalition arabe", dans un entrepôt de munitions dans la province de Marib, à l'est de Sanaa.
L'explosion est survenue sur une base militaire dans la région pétrolière de Safer, à quelque 250 km à l'est de Sanaa, selon les sources militaires.
Des renforts militaires, dont des chars, des blindés, des lance-roquettes, des démineurs, des transports de troupes ainsi que des hélicoptères Apache, avaient été convoyés cette semaine sur cette base par la coalition, ont indiqué les sources militaires.
"Ces renforts en matériel mais aussi en hommes font partie des mesures prises dans le cadre de la contre-offensive des forces loyalistes et de la coalition pour avancer vers Sanaa", a expliqué l'une de ces sources, ayant requis l'anonymat.
- Tir d'un missile Tochka -
Pour leur part, les Houthis ont affirmé avoir tiré dans la matinée un missile balistique de type Tochka sur "un camp militaire à Safer", "tuant des dizaines d'officiers et de soldats parmi les mercenaires de l'agression saoudienne", en référence à la coalition arabe.
Dans un communiqué cité par l'agence de presse Saba contrôlée par les Houthis, un responsable du ministère de la Défense à Sanaa a ajouté que l'attaque avait touché des Apache, détruit des blindés "émiratis" et "incendié des dépôts d'armes".
Le ministre de l'Intérieur du gouvernement Hadi en exil, Abdo al-Houzaifi, interrogé par l'AFP, a affirmé que l'explosion à Safer était "accidentelle car les munitions étaient mal entreposées".
L'explosion a été provoquée par "la chute d'un missile sol-sol, tiré par les rebelles", a déclaré pour sa part à l'AFP une source militaire yéménite pro-Hadi dans la région de Marib citant "les résultats préliminaires" de l'enquête.
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