L'équipe de France, fragilisée par trois revers en quatre matches, se doit de réagir face au Portugal de Cristiano Ronaldo, vendredi à Lisbonne, pour entamer sur de bonnes bases une saison qui doit la mener jusqu'à l'Euro-2016.
L'exercice précédent s'est conclu de la pire des manières pour l'hôte du prochain Championnat d'Europe, défait tour à tour par le Brésil (3-1) et la Belgique au Stade de France (4-3) avant une piteuse sortie en Albanie (1-0), faisant subitement réapparaître les doutes sur sa capacité à se montrer à la hauteur de l?événement en juin prochain.
Dans un tel contexte, affronter les Portugais sur leur sol n'est pas sans risque et une nouvelle contre-performance accentuerait forcément l'inquiétude autour des troupes de Didier Deschamps, retombées à une peu glorieuse 24e place au classement Fifa.
L'état d'urgence est donc déjà décrété et une petite pression accompagnera les Bleus au stade Alvalade, un avant-goût de ce qui les attend au cours des prochains mois. L'enjeu est simple: démontrer que cette équipe n'a pas perdu tous ses moyens depuis mars et a la capacité de jouer d'égal à égal avec les principales puissances du continent, comme elle avait su si bien le faire en 2014 en dominant l'Espagne (1-0) et le Portugal (2-1) juste après avoir atteint les quarts de finale du Mondial.
- Plus d'excuses -
Le déplacement à Lisbonne est d'ailleurs le premier d'une série de tests grandeur nature sur le chemin de l'Euro puisque suivront notamment des rencontres de prestige contre l'Allemagne (le 13 novembre au Stade de France), l'Angleterre (le 17 novembre à Wembley) et les Pays-Bas (le 25 mars 2016).
Les Bleus seront soumis à rude épreuve et il faudra des joueurs en mode "compétition", loin de la nonchalance et de la faible implication qui ont marqué les matches de juin, programmées juste après la clôture des championnats et la finale de la Ligue des champions.
L'excuse de la proximité des vacances ne tiendra plus cette fois et Deschamps pourra évaluer ce que ses joueurs ont vraiment dans le ventre. Face à Ronaldo et sa bande, en tête de la poule I des qualifications avec 2 points d'avance sur le Danemark (opposé à l'Albanie vendredi), aucun relâchement ne sera toléré.
La nécessité de rebondir après trois échecs fâcheux n'empêche toutefois pas Deschamps de tracer sa route et de rester fidèle à sa feuille de route. Si les essais de joueurs se font a minima et que le sélectionneur reste d'une loyauté sans faille vis-à-vis des "mondialistes", il n'en compte pas moins procéder à quelques innovations tactiques, histoire d'avoir plusieurs cordes à son arc à l'Euro.
- Vers un duo Benzema-Fekir -
Selon la mise en place de jeudi, le patron de Bleus devrait ainsi expérimenter un système à deux pointes et semble prêt à associer au coup d'envoi Nabil Fekir à son attaquant N.1 Karim Benzema, derrière un milieu composé de Yohan Cabaye, Blaise Matuidi, Moussa Sissoko et Paul Pogba, dans une position plus avancée comme à la Juventus Turin.
Preuve que l'animation offensive est encore en chantier et que Deschamps n'a pas trouvé la formule parfaite. Le 4-3-3 de la Coupe du monde a montré ses limites ces dernières semaines avec notamment un Griezmann, positionné comme un attaquant à l'Atletico Madrid, guère à l'aise sur le côté gauche en sélection.
Il est aussi temps de voir ce que vaut Fekir au plus haut niveau international après son triplé retentissant à Caen avec Lyon (4-0), samedi en Ligue 1.
Il faudra sans doute patienter en revanche pour voir à l'oeuvre d'entrée Anthony Martial, l'homme qui vaut 80 millions d'euros. Le nouvel attaquant de Manchester United pourrait connaître en cours de jeu l'apothéose de sa folle semaine avec une première cape en équipe de France à 19 ans, mais sa première titularisation n'est pas pour tout de suite, peut-être lundi contre la Serbie à Bordeaux.
En l'absence de Mamadou Sakho, relégué sur le banc à Liverpool et non retenu, Laurent Koscielny a également l'occasion de marquer son territoire et des points en charnière centrale aux côtés de l'indiscutable Raphaël Varane. Le "Gunner" n'est pas une assurance tous risques en défense mais les malheurs de Sakho ne donnent pas trop de choix au sélectionneur.
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