La longévité sur le trône de la reine Elizabeth II a contribué à offrir une image de stabilité au Royaume-Uni dans une période de grands bouleversements. Elle signifie aussi que l'institution monarchique vieillit.
A 89 ans, Elizabeth II va battre, le 9 septembre, le record de sa trisaïeule, la reine-impératrice Victoria, qui a régné 63 ans, 7 mois et deux jours. Et elle n'entend pas le moins du monde abdiquer au profit de son fils aîné Charles, prince de Galles.
A 66 ans, ce dernier détient lui aussi un record national: celui de l'héritier en devenir à l'attente la plus longue, pour occuper ce titre depuis ses trois ans.
Au deuxième rang dans la ligne de succession, son fils William jouit d'une forte popularité jamais démentie depuis son mariage mis en scène comme un conte de fées avec la roturière Kate, en 2011.
En troisième position suit George, le premier enfant de William et Kate, né en juillet 2013. Leur second enfant, la princesse Charlotte, née en mai, vient en quatrième position.
Mais "il est très peu probable" qu'elle règne un jour, estime le chroniqueur royal Robert Jobson, interrogé par l'AFP.
- Troisième âge -
"Si la reine vit aussi longtemps que sa mère décédée à 101 ans, alors le prince Charles aura environ 80 ans quand il accédera au trône", avait prévenu le constitutionnaliste Robert Hazell à la naissance de George.
"Si le prince de Galles, à son tour, vit jusqu'à un âge avancé, alors William sera passablement vieux le jour où il sera appelé à régner", estime aujourd'hui Bob Morris, de l'University College London (UCL). "Nous risquons de nous retrouver coincés avec des monarques du troisième âge pour un bon bout de temps".
Andrew Gimson, auteur d'un ouvrage sorti en août sur les monarques britanniques depuis 1066, tempère néanmoins: "Je ne crois pas que la gérontocratie représente un grand danger".
"Le pays est dans l'ensemble plus vieux, nous vivons tous plus longtemps donc il est assez normal d'avoir un monarque âgé et très expérimenté", selon lui.
Ce constat va dans le sens du message martelé par la formidable machine à communiquer du palais de Buckingham, vantant les bienfaits de la pérennité d'Elizabeth II, garante d'une stabilité rassurante.
- "Pas un concours de popularité" -
La reine a fait le serment de "servir à vie" et "une abdication est peu probable", juge Bob Morris, exprimant une opinion largement partagée par tout ce que le pays compte d'experts ès royauté.
La reine poursuit donc ses activités bon pied bon oeil, mais son emploi du temps officiel et celui de son mari, le prince Philip, 94 ans, ont été subrepticement allégés.
Certes, elle a visité l'Allemagne en juin et va assister au sommet du Commonwealth à Malte fin novembre, mais c'en est a priori fini des déplacements sur ses terres du bout du monde comme l'Australie.
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