La réouverture de la gare de Budapest jeudi a provoqué une nouvelle ruée de migrants cherchant à se rendre en Europe occidentale, où les appels à une meilleure répartition des réfugiés se multiplient après le choc provoqué par les images d'un enfant mort en mer Egée.
Des migrants voyageant à bord d'un train reliant Budapest à la frontière autrichienne ont été débarqués jeudi non loin d'un camp de réfugiés à Bicske, à une quarantaine de kilomètres de la capitale hongroise, rapporte l'agence officielle MTI.
Le train, parti en fin de matinée de la gare de Keleti avec plus de 200 migrants à bord, selon des journalistes de l'AFP, a été immobilisé à Bicske et les migrants sont montés à bord de bus à destination du camp local, précise MTI, alors qu'ils espéraient se rapprocher de la frontière autrichienne.
Sur la sellette, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui se trouve à Bruxelles, a estimé que l'afflux massif de migrants dans son pays "n'est pas un problème européen mais allemand".
Viktor Orban a été reçu par le président du Parlement européen Martin Schulz et devait rencontrer le président du Conseil Donald Tusk et le président de la Commission Jean-Claude Juncker.
Lors d'un discours jeudi devant les ambassadeurs de l'UE, M. Tusk s'est inquiété de "la division entre l'Est et l'Ouest de l'Union européenne".
"Certains Etats membres ne pensent qu'à endiguer la vague de migrants, ce qui est symbolisé par la clôture controversée en Hongrie, tandis que d'autres veulent plus de solidarité en défendant () ce qu'on appelle les quotas obligatoires" de répartition de réfugiés entre les 28 pays de l'Union, a expliqué le président du Conseil.
"C'est un défi clé que de trouver un dénominateur commun, mais ambitieux", a-t-il plaidé, alors que l'Allemagne n'a pas mâché ses mots contre certains pays d'Europe de l'Est qui refusent d'accueillir des réfugiés par le biais de ce système.
La Commission européenne a reconnu que la Hongrie se trouvait dans une situation "grave et urgente", tout en prenant ses distances avec l'initiative de Budapest d'ériger une clôture à sa frontière avec la Serbie.
- 'Naufrage de l'Europe' -
L'Europe, où les tensions montent face à l'afflux de dizaines de milliers de réfugiés et de migrants, est sous le choc après la publication des photos du corps sur une plage turque d'un petit garçon mort noyé dans le naufrage de deux embarcations transportant des Syriens.
Les images du corps d'Aylan, tee-shirt rouge et short bleu, face contre terre, sur une des plages de la station balnéaire de Bodrum ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux sous le mot-dièse #KiyiyaVuranInsanlik ("l'humanité échouée" en turc), devenu l'un des plus partagés sur Twitter.
Ces photos étaient aussi à la une de la presse européenne. "Si ces images extraordinairement fortes d'un enfant syrien rejeté sur une plage ne modifient par l'attitude de l'Europe vis-à-vis des réfugiés, qu'est-ce qui le fera?", s'interroge le quotidien The Independent.
En Italie, le quotidien La Repubblica a tweeté "La photo qui fait taire le monde", et en Espagne, El Pais en faisait le "symbole du drame migratoire", tandis qu'El Periodico titrait sur le "Naufrage de l'Europe".
A peine débarqués sur les côtes italiennes et grecques, où les arrivées ne tarissent pas, migrants et réfugiés continuent de tenter par tous les moyens de se rendre en Allemagne.
Au seul port athénien du Pirée, près de 4.500 d'entre eux ont mis pied à terre mercredi sur le continent européen, transférés par bateaux spéciaux de Lesbos, en Egée orientale.
Au large des côtes libyennes, ce sont près de 3.000 personnes, dont des centaines de femmes et d'enfants, qui ont été secourues mercredi, selon les garde-côtes italiens et l'ONG Médecins sans frontières.
Selon l'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine, le Conseil de sécurité étudie la possibilité d'adopter une résolution, un texte "plus limité" que celui prévu initialement, qui, s'il était adopté ne permettrait qu'une intervention navale européenne "en haute mer, et non dans les eaux territoriales" libyennes.
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