Après l'annonce jeudi d'un taux de chômage stable au 2e trimestre, à 10%, la nouvelle ministre du Travail Myriam El Khomri a assuré que les outils "commencent à porter leurs fruits", tandis que des économistes tablent sur une possible inversion du chômage en 2016.
"Il y a des outils qui ont été posés depuis 2012. Ces outils commencent à porter leurs fruits. J'ai pu le constater dans certains quartiers populaires", a dit sur RTL la benjamine du gouvernement qui était jusqu'à mercredi au ministère de la Ville.
Dès sa nomination, la jeune ministre a assuré mercredi que son "cap" était l'emploi et qu'on pouvait compter sur sa "combativité" et son "optimisme".
L'Insee a annoncé jeudi une stabilisation du taux de chômage au deuxième trimestre, à 10% de la population active en métropole. 2,9 millions de personnes étaient ainsi sans emploi.
En incluant l'Outre-mer, le taux de chômage mesuré par l'Insee selon les normes du Bureau international du travail (BIT), est resté également stable à 10,3%. Sur un an, le chômage a crû de 0,3 point en métropole et de 0,2 en France entière.
Après un pic atteint fin 2014, à 10,1%, le taux de chômage avait amorcé une légère décrue durant les trois premiers de l'année.
- "alignement des planètes" -
"Cette stabilisation au 2 trimestre était prévisible et cohérente avec la légère reprise des créations d'emploi marchand, de 27.300 au deuxième trimestre", annoncée mi-août, a commenté auprès de l'AFP Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.
"Ce rythme de créations d'emploi permet d'absorber l'augmentation de la population active, mais il est insuffisant pour inverser la courbe du chômage", relève cet économiste. Il rappelle qu'avec une démographie florissante, la France voit chaque année arriver quelque 135.000 jeunes supplémentaires sur le marché du travail.
La stagnation du chômage est le reflet de la situation économique du pays: la croissance a été nulle au deuxième trimestre, plombée par la consommation, après un net rebond de 0,7% au premier.
Le rythme de croissance trimestrielle est donc de l'ordre de 0,3 à 0,4%, soit 1,5% annuelle, "ce qui permet une stabilisation du taux de chômage", souligne M. Plane pour qui l'économie française se trouve cette année sur "un plateau, dans une phase de transition, d'amorçage de reprise".
"On devrait avoir, début 2016, une inversion du chômage" si "on reste dans ce contexte macro-économique porteur", prévoit l'économiste de l'OFCE. Il rappelle "un alignement des planètes" avec un "euro compétitif, des taux d'intérêt faibles et des prix de pétrole très bas".
L'OFCE table sur une lente baisse en 2016 du taux de chômage, de 0,3 point (à 9,7%), et également du nombre de demandeurs d'emploi recensés par Pôle emploi.
De son côté, dans ses dernières prévisions l'Unédic tablait sur une baisse franche du nombre de demandeurs d'emploi en 2016 de 68.000.
En juillet pour la première fois depuis six mois, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité avait reculé de 1.900 (à 3,55 millions), selon Pôle emploi.
L'inversion de la courbe du chômage est un enjeu brûlant à 20 mois de la présidentielle: François Hollande a conditionné sa candidature pour un second mandat à une baisse "crédible" du chômage.
Autre signe encourageant, au deuxième trimestre la situation s'est améliorée pour les jeunes de moins de 24 ans: le taux de chômage de cette catégorie a reculé de 0,6 point, reflet d'une reprise de l'emploi intérimaire.
En revanche, les seniors restent dans la panade, avec une progression du taux de chômage des plus de 50 ans de 0,6 point.
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