Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, a laissé entendre mardi que le gouvernement pourrait légiférer sur les rémunérations des dirigeants d'entreprises privées, après les réactions outrées à la rémunération du patron d'Alcatel-Lucent.
"Si le patronat n'est pas capable de faire son autodiscipline, alors il y aura certainement des interventions plus fortes", a déclaré M. Le Guen sur RTL.
"A part Les Républicains, toutes les formations politiques sont choquées de ces exagérations et de ces auto-valorisations", a poursuivi le secrétaire d'Etat.
Les réactions outrées à la rémunération du patron d'Alcatel-Lucent se sont multipliées lundi, y compris au sein du patronat, sans faire plier Michel Combes qui a défendu ses primes et son bilan à la veille de son départ de l'équipementier en télécoms.
M. Combes, qui quittera son poste mardi, pour prendre la présidence du conseil d'administration de l'opérateur Numericable-SFR, va en effet recevoir comme l'a révélé le Journal du Dimanche 4,5 millions d'actions d'Alcatel-Lucent sur trois ans, soit l'équivalent de 13,7 millions d'euros au cours actuel.
Le patronat "nous demande de ne pas intervenir au plan législatif et ils sont incapables de respecter leur propre code éthique", a regretté M. Le Guen, qui a dénoncé une rémunération "moralement inacceptable".
En 2012, le gouvernement a pris un décret plafonnant à 450.000 euros annuels les rémunérations des mandataires sociaux dans les entreprises publiques. En 2013, le patronat français a décidé de soumettre au vote des actionnaires la rémunération des dirigeants d'entreprise, selon un nouveau code de bonnes pratiques présenté dimanche au quotidien Les Echos par le Medef et l'Afep (Association française des entreprises privées).
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