"C'est mon livre", insiste David Lagercrantz, auteur du tome 4 de "Millenium" (Actes Sud) à l'occasion de la première présentation hors de Suède du nouvel opus de la saga imaginée par Stieg Larsson.
Invité lundi soir dans une Fnac parisienne, le journaliste et romancier semble décontracté et parle avec excitation de son travail, repoussant énergiquement les critiques qui ont accompagné la sortie mondiale du quatrième opus de Millenium.
Ecrire la suite de Millenium "a été la plus belle chose de ma vie après ma famille", assure-t-il face à plusieurs dizaines de fans de la série qui l'écoutent quasi religieusement.
Parfois critiqué pour avoir repris la saga de Stieg Larsson, décédé en 2004, pour de simples raisons financières, David Lagercrantz qui ponctue ses phrases de "wahou" enthousiastes se défend d'avoir trahi qui que soit.
"J'avais vraiment envie d'écrire cette suite", dit Lagercrantz, connu jusqu'à présent pour avoir écrit, en 2011, la biographie du footballeur Zlatan Ibrahimovic (vendue à plus de 500.000 exemplaires).
Pour écrire le tome 4 de Millenium, intitulé "Ce qui ne me tue pas", il reconnaît ne pas s'être posé de "questions morales". Il regrette que la famille de Stieg Larsson et son "ex-compagne" n'aient "jamais réussi à se mettre d'accord" sur la suite de Millenium.
"Si la veuve de Conan Doyle (le créateur de Sherlock Holmes, ndlr) avait dit: +on ne touche plus à rien+, cela aurait été dommage, n'est-ce pas?", poursuit-il.
Concernant Eva Gabrielsson, la veuve de Stieg Larsson, farouchement opposée à la sortie d'une suite de la saga créée par son compagnon, Lagercrantz dit "ne pas l'avoir rencontrée".
"Je suis très triste pour elle", se contente-t-il de dire. "Je rêve qu'un jour on pourra se rencontrer, on pourra parler", ajoute-t-il. "Si vous la rencontrez, dit-il au public, adressez lui ma plus profonde sympathie".
- "Pas un livre de Stieg Larsson" -
"Ce livre n'est pas un livre de Stieg Larsson", insiste-t-il. "J'ai eu le grand privilège d'hériter de ses personnages, d'hériter d'un contexte mais ce livre c'est mon livre", souligne-t-il.
"Ce dont je suis aujourd'hui persuadé est qu'avoir écrit la suite de Millenium est bon pour Stieg Larsson", assure encore Lagercrantz. "Grâce à ce nouvel épisode, de nouvelles générations de lecteurs vont découvrir cette oeuvre", prévoit le romancier âgé de 53 ans.
Il a promis de verser une partie de ses droits d'auteurs à une association suédoise qui promeut la lecture.
Les ayants droits de Larsson (son père et son frère) se sont engagés de leur côté à verser l'argent qui leur reviendra au magazine antiraciste suédois Expo.
Quand le moment des signatures arrive, il demande, en anglais, si le lecteur souhaite une dédicace en français ou en anglais. Les gens se présentent avec un papier sur lequel est inscrit leur nom.
Sur une petite feuille posée sur sa table Lagercrantz dispose d'un pense-bête. On voit écrit en français les mots "Pour" et "amitiés". Il suffit d'intercaler le nom de la personne, sa signature et la dédicace est faite.
Constance, Paul, Tina se succèdent. Pour chacun, Lagercrantz a un petit mot gentil. "Merci, merci beaucoup" dit-il, invariablement et toujours en anglais, après chaque signature. Les gens, le bouquin à la main, apprécient.
Paul serre son livre dédicacé. "J'ai lu les trois tomes précédents", dit-il "et j'ai vraiment hâte de commencer celui-ci".
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