Des députés ukrainiens ont bloqué lundi l'accès à la tribune du Parlement pour empêcher le vote du projet de réforme constitutionnelle qui prévoit davantage d'autonomie aux territoires séparatistes de l'Est prorusse, un texte qu'ils qualifient d'"anti-ukrainien" et de "pro-Poutine".
Plusieurs centaines de militants du parti nationaliste Svoboda manifestaient pour leur part devant le Parlement protestant eux aussi contre cette réforme, alors que le mouvement d'extrême droite Pravy Sektor a déclaré avoir bloqué la circulation dans la rue devant l'assemblée monocamérale.
L'accès à la tribune où siège le président du Parlement a été bloqué par des parlementaires du Parti radical, qui font partie de la coalition pro-présidentielle mais refusent de soutenir ce projet, qu'ils jugent "pro-Poutine", selon le site de cette formation.
Le parti Samopomitch, aussi membre de la coalition soutenant le président Petro Porochenko, s'est également prononcé contre cette réforme, pourtant exigée par les alliés occidentaux de Kiev qui y voient un moyen d'apaiser le conflit armé ayant fait plus de 6.800 en seize mois.
Petro Porochenko a rencontré pendant le weekend des députés faisant partie de la coalition mais opposés à cette réforme pour les convaincre de changer d'avis.
Ce projet est au coeur de débats acharnés en Ukraine où beaucoup le voient comme une tentative de légaliser de facto le contrôle par les rebelles d'une partie de l'est industriel du pays.
Le projet de réforme octroie davantage de pouvoirs aux conseils des élus régionaux et locaux, notamment ceux situés dans la zone actuellement sous contrôle rebelle. Le projet de loi autorise notamment l'organisation d'une "police populaire".
Mais contrairement aux attentes des séparatistes, il ne confirme pas définitivement le statut semi-autonome des territoires sous leur contrôle. Selon le texte, ce statut doit être déterminé par une loi séparée et seulement pour une durée de trois ans.
L'adoption avant la fin 2015 d'une réforme constitutionnelle incluant une "décentralisation" pour l'Est est prévue par les accords de paix de Minsk 2 conclus en février entre le président Petro Porochenko et son homologue russe Vladimir Poutine avec la médiation de leur homologue français François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel.
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