Deux nouveaux suspects, une Thaïlandaise portant un hidjab et un homme non identifié, sont recherchés dans l'enquête sur l'attentat de Bangkok, a annoncé la police lundi, deux semaines après une attaque toujours non revendiquée, pour laquelle Bangkok affirme n'exclure "aucun scénario".
La femme "s'appelle Wanna Suansan, âgée de 26 ans", a annoncé le porte-parole de la police Prawut Thavornsiri à la télévision. Est alors apparue à l'écran la photo d'identité de la femme en hidjab noir, ainsi qu'un portrait-robot du deuxième suspect - un homme brun avec une fine moustache - qui vivait dans le même appartement, où des engins explosifs ont été découverts dimanche.
Lors d'une conférence de presse, le porte-parole de la police a précisé ensuite que l'homme recherché était "étranger", mais sa nationalité n'a pas été précisé.
C'est la principale avancée des enquêteurs depuis l'arrestation samedi d'un étranger voyageant avec un passeport turc à l'authenticité douteuse, dont le rôle dans le groupe n'est pas encore établi. La police tente encore d'établir par des analyses ADN s'il est le poseur de bombe ou a participé à son élaboration, des traces de TNT ayant été découvertes sur lui.
Le porte-parole de la junte, le colonel Winthai Suvaree, a mis en garde lors de l'annonce télévisée révélant le visage des deux nouveaux suspects, que "les autorités ne peuvent exclure aucune scénario".
C'est le dernier revirement des autorités, après une avalanche de déclarations contradictoires ayant suscité des interrogations sur le crédit de l'enquête concernant cet attentat sans précédent pour la Thaïlande, qui a fait 20 morts et plus de 120 blessés en plein Bangkok le 17 août.
Il faut "laisser les enquêteurs identifier avec certitude le motif derrière" cet attentat, a-t-il insisté.
Les scénarios les plus divers ont été avancés jusqu'ici: gang de trafiquants de faux passeports, terrorisme international, opposants à la junte militaire au pouvoir depuis le coup d'Etat de mai 2014, voire vengeance de la minorité musulmane turcophone ouïghoure, dont une centaine ont été renvoyés en Chine la Thaïlande en juillet, suscitant le saccage de l'ambassade de Thaïlande à Istanbul
- Des pièces de bombes retrouvées chez les suspects -
Lors du raid mené dimanche dans l'appartement de la Thaïlandaise recherchée, des matériaux explosifs servant à fabriquer des bombes ont été découverts.
"Nous avons trouvé des sacs d'engrais, des montres, des systèmes radios entre autres matériaux servant à fabriquer des bombes", dimanche dans un appartement, a annoncé lundi à l'AFP Prawut Thavornsiri. Des objets saisis dont des photos ont été montrées lundi à la télévision.
Le raid a eu lieu dans un immeuble du quartier de Minburi, dans la même banlieue nord-est à forte population musulmane où a été interpellé le suspect de samedi.
Pendant ce temps, l'interrogatoire du suspect interpellé samedi se poursuivait. Selon la législation thaïlandaise, il peut rester sept jours en garde à vue en détention militaire. Aucune confirmation de son identité réelle n'a été fournie pour l'heure, le passeport turc avec lequel il voyageait était vraisemblablement un faux, selon les autorités thaïlandaises.
Les autorités se disent "sûres à 100% de son implication" dans l'explosion visant un sanctuaire hindouiste très fréquenté par les touristes chinois, nombreux parmi les victimes.
Le suspect avait plus de 200 faux passeports lors de son arrestation, selon la police de Thaïlande, pays réputé pour être une plaque tournante en trafics divers, notamment de faux passeports.
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