Manuel Valls conclut dimanche les travaux de l'université d'été du PS, marquées, à trois mois de la dernière consultation électorale du quinquennat, par la volonté du parti de serrer les rangs et de faire oublier les "fragmentations" de la gauche.
Le Premier ministre, qui s'est présenté samedi comme le commandant du navire socialiste capable de "gouverner ferme", devrait confirmer et défendre le cap de sa politique, qui tarde toujours à porter ses fruits.
Selon plusieurs ténors socialistes, Manuel Valls, qui s'exprimera vers midi après le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, devrait notamment revenir sur la promesse présidentielle d'une nouvelle baisse d'impôt en 2016 ainsi que sur la grande échéance diplomatico-environnementale de la COP 21 fin novembre.
A la veille d'un déplacement à Calais lundi, le chef du gouvernement devrait aussi s'exprimer longuement sur la crise migratoire en Europe et insister sur "la tradition française" d'accueil de la France, selon ses proches.
"Il ne viennent pas nous piquer notre boulot, ils viennent sauver leur peau. A partir de là on les accueille (), ce sont des réfugiés, c'est l'honneur de la France et de l'Europe. Demain (dimanche), vous l'entendrez", a assuré samedi le président de l'Assemblée Claude Bartolone.
Quant à M. Cambadélis, il devrait lui renouveler les appels à l'unité du PS et de la gauche, qui se heurtent toutefois à des divisions persistantes.
A trois mois des régionales où la gauche devrait perdre la majeure partie des nouvelles 13 régions, le PS avait entamé ses travaux d'été en ordre dispersé: les "réformateurs" de l'aile droite s'étaient réunis en Gironde, tandis que les "frondeurs" de l'aile gauche se retrouvaient sur l'île d'Oléron.
Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, grand absent de la Rochelle, a d'ailleurs déclenché une polémique en s'attaquant à la durée du travail depuis une autre université d'été, celle du Medef. "Macron démission ! Macron démission !", chantait-on samedi soir au banquet du Mouvement des Jeunes socialistes, traditionnellement plus à gauche que sa branche aînée.
Très applaudie, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, a mis en garde contre une gauche trop "éloignée" des catégories populaires.
Mais les divisions socialistes auront cette année été en grande partie masquées par la crise chez les écologistes.
- 'Autocensure' chez les frondeurs -
Les défections d'Europe Ecologie - Les Verts de Jean-Vincent Placé et François de Rugy, affichées à La Rochelle, ont ouvert la perspective d'une recomposition de la gauche entre un pôle réformiste et un pôle radical.
Leur démission a aussi relancé les spéculations autour d'un éventuel retour d'écologistes au gouvernement, à la faveur du remaniement provoqué par le départ du ministre du Travail, François Rebsamen.
Quant aux frondeurs socialistes, contrairement au congrès de Poitiers, ils seront finalement restés assez peu tranchants durant le week-end.
"Il y a une forme d'autocensure. On ne veut pas utiliser les malheurs de la France pour s'attaquer à la nullité de la politique de Valls. Nullité au sens de l'absence de résultats", grince l'un d'eux. "Mais la réalité c'est qu'on a une politique qui ne récolte pas les résultats escomptés", juge-t-il, alors que la croissance zéro du deuxième trimestre a jeté une ombre sur l'optimisme affiché par l'exécutif ces derniers mois.
Le gouvernement est d'ailleurs jugé "inefficace économiquement" par près de sept français sur 10 (69%), selon un sondage Odoxa pour Le Parisien.
Les désaccords sur la politique économique, pourtant actés par un vote du bureau national du PS fin juillet favorable à une réorientation des crédits du pacte de responsabilité, ont aussi été mis en sourdine.
Manuel Valls avait largement fermé la porte dès mardi en indiquant dans une tribune aux Echos que "l'ampleur" du soutien du gouvernement aux entreprises, jugé excessif par une partie de la gauche, ne serait pas "remise en cause".
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