Teddy Riner est devenu samedi à Astana le plus grand parmi les grands en remportant un huitième titre mondial de judo que personne, homme ou femme, n'avait jamais conquis dans l'histoire de ce sport.
Archi favori alors que personne n'a réussi à le battre depuis cinq ans, il a écrit une page de plus à sa légende en battant en finale le Japonais Ryu Shichinohe. Le colosse de 2,03 m pour 141 kg a ainsi marqué son territoire à un an des Jeux de Rio, où il voudra décrocher un deuxième titre olympique après celui de 2012.
Le Français de 26 ans détient désormais sept médailles d'or mondiales successives en +100 kg -- la première datant de 2007 -- et une en toutes catégories (2008). Et termine cette journée historique sur une statistique incroyable de 95 victoires d'affilée (il n'a plus perdu depuis septembre 2010).
Chez les hommes, le Guadeloupéen était déjà le judoka le plus titré en Championnats du monde (4 couronnes pour ses plus proches poursuivants, dont son compatriote David Douillet). Mais deux femmes pouvaient se targuer de sept titres mondiaux, la Japonaise Ryoko Tani et la Chinoise Wen Tong, qu'il a définitivement dépassées samedi.
Après sa victoire, Riner n'a pas exulté mais a réalisé le chiffre 8 en formant deux ronds avec index et pouces. Son adversaire malheureux en finale, Shichinohe, est aussi son "meilleur ennemi": l'Eurasien de 26 ans l'avait considérablement agacé en finale des Mondiaux l'année dernière en le faisant tomber.
Avant cela, le Français a enchaîné quatre victoires par ippon, dont l'une contre le Sud-coréen Kim Sung-Min.
- Superlatifs -
Arrivé lundi à Astana avec une grosse barbe, Riner n'a pas mis les pieds avant mercredi dans la salle où ont lieu les Championnats du monde. Et comme cela n'avait encore jamais été le cas, il n'est jamais venu en tribune pour encourager les autres Bleus.
Samedi, il s'est présenté rasé - y compris le crâne - et déterminé par l'envie d'ajouter un record de plus à son impressionnant palmarès.
Ce qu'il a fait sans trembler, sous les yeux de ses proches installés en tribune: sa compagne et leur fils d'un an, Eden, ses parents et son grand-père.
Les superlatifs ont tous été utilisés pour décrire cette machine à gagner.
Riner est d'abord une force de la nature, qui brille par sa précocité dans une catégorie à maturité tardive (+100 kg).
Surtout, il excelle sur les tatamis grâce à une vitesse d'exécution unique chez un lourd. Son agilité, sa puissance, sa palette technique et son fort mental ont fait de lui un mega champion, qui paraît à des années lumières au-dessus de ses adversaires.
Le Guadeloupéen entretient sa vélocité en s'entraînant comme un judoka poids léger. Il fait par exemple des pompes explosives, des sauts en extension. Et il court, ce que les lourds ne font quasiment pas.
Autant d'atouts exceptionnels qu'il a mis en avant samedi pour être le seul, l'unique.
Après la victoire de son plus brillant représentant, la France a terminé les épreuves individuelles de ces championnats sur un total de 6 médailles, dont 2 en or.
Riner et Gévrise Emane (-70 kg) ont été titrés, Loïc Pietri (-81 kg) et Clarisse Agbegnenou (-63 kg) ont pris l'argent, et Automne Pavia (-57 kg) et Fanny-Estelle Posvite (-70 kg) le bronze.
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