La chancelière allemande Angela Merkel et des dirigeants des Balkans de l'Ouest se sont retrouvés jeudi à Vienne pour un sommet à l'ordre du jour chamboulé par la crise des migrants, dont cette région est devenue l'une des principales portes d'entrée vers l'Europe occidentale.
La Macédoine et la Serbie, deux des principaux points de passage des dizaines de milliers de migrants qui tentent de rejoindre l'Union Européenne, ont appelé l'UE à agir.
"Nous faisons face à la plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde guerre mondiale", a souligné le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dacic, en appelant l'UE à élaborer un "plan d'action".
Son homologue macédonien Nikola Poposki a souligné que son pays accueillait chaque jour 3.000 migrants venant de Grèce.
"A moins d'avoir une réponse européenne à cette crise (), personne ne doit nourrir l'illusion que cela peut être réglé", a-t-il dit. "Nous devons agir maintenant".
Lorsqu'il a été annoncé l'année dernière, ce sommet, auquel est invitée la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, devait porter sur la coopération régionale et les perspectives d'élargissement du bloc des 28 à certains pays de la zone.
Mais la "route des Balkans de l'Ouest", cristallise désormais l'attention. Les Balkans sont traversés par des Syriens ou des Irakiens fuyant la guerre mais aussi par des Albanais, Kosovars ou Serbes en quête d'une vie meilleure.
En bus, à pied, passant sous les barbelés ou prenant d'assaut les trains, les scènes de chaos se multiplient en Europe orientale à mesure que des milliers de migrants avancent à travers le continent.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a invité mercredi "les pays, en Europe et ailleurs, à faire preuve de compassion et à faire beaucoup plus pour venir à bout de la crise" migratoire.
La Hongrie, membre de l'UE, qui fait face à un afflux record à sa frontière avec la Serbie, a annoncé jeudi qu'un nouveau record quotidien avait été atteint avec 3.241 migrants arrivés mercredi.
L'afflux s'est intensifié alors que la Hongrie doit achever le 31 août la construction d'une clôture grillagée le long des 175 km de sa frontière avec la Serbie.
- 51 corps dans une cale -
En Méditerranée, dix opérations de sauvetage ont été lancées mercredi pour récupérer des naufragés à bord d'embarcations ou de canots pneumatiques en difficulté, dans le canal de Sicile et non loin des côtes libyennes, et 3.000 migrants ont été secourus, ont détaillé les gardes-côtes italiens.
Mais 55 cadavres de migrants ont été découverts à bord de trois embarcations, dont 51 se trouvaient dans la cale de l'une d'elles, a-t-on appris de même source.
Les victimes seraient mortes asphyxiées par les émanations de gaz du moteur du petit bateau, selon des informations de presse non confirmées.
La semaine dernière, 5.300 personnes ont été secourues par la marine italienne et la mission européenne Triton.
- Schengen menacé ? -
Confrontées à l'arrivée massive de migrants, l'Italie, la Grèce ou la Hongrie se sont vu reprocher par certains de leurs partenaires de les laisser passer.
Répondant aux critiques, le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, a qualifié son pays de "modèle positif" sauvant "des dizaines de milliers de vies humaines" en Méditerranée.
"L'Europe a besoin d'aller dans la direction exactement opposée à celle qui consiste à taper sur les pays situés sur sa frontière extérieure", a insisté le ministre, militant pour une "européanisation de la gestion des flux".
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