Des responsables de l'UE retrouvent jeudi à Vienne des dirigeants des Balkans de l'Ouest, pour un sommet à l'ordre du jour chamboulé par la crise des migrants, dont cette région est devenue l'une des principales portes d'entrée vers l'Europe occidentale.
Lorsqu'il a été annoncé l'année dernière, ce sommet, auquel sont également invitées la chancelière allemande Angela Merkel et la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini, devait porter sur la coopération régionale et les perspectives d'élargissement du bloc des 28 à certains pays de la zone.
Mais la "route des Balkans de l'Ouest", empruntée par des milliers de migrants voulant se rendre en Occident, cristallise désormais l'attention, alors que l'UE fait face à la pire crise de réfugiés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les Balkans sont traversés par des Syriens ou des Irakiens fuyant la guerre mais aussi par des Albanais, Kosovars ou Serbes en quête d'une vie meilleure.
En bus, à pied, passant sous les barbelés ou prenant d'assaut les trains, les scènes de chaos se multiplient en Europe orientale à mesure que des milliers de migrants avancent à travers le continent.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a invité mercredi "les pays, en Europe et ailleurs, à faire preuve de compassion et à faire beaucoup plus pour venir à bout de la crise" migratoire.
La Hongrie, qui fait face à un afflux record à sa frontière avec la Serbie, a annoncé l'envoi prochain de 2.100 policiers en renfort. Le parti au pouvoir a aussi proposé de recourir à l'armée pour "la défense de la frontière".
Des incidents ont aussi éclaté devant le principal foyer d'accueil, situé à Roszke, où la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour empêcher environ 200 personnes de quitter ce centre d'enregistrement.
Mardi, un nouveau record avait été atteint avec le passage en une journée de 2.500 personnes - Syriens, Afghans et Pakistanais en majorité - arrivant de Serbie.
Depuis janvier, Budapest a enregistré 100.000 demandeurs d'asile et a entrepris d'ériger une clôture grillagée le long des 175 km de sa frontière avec la Serbie, qui devrait être achevée le 31 août.
- 51 corps dans une cale -
En Méditerranée, dix opérations de sauvetage ont été lancées mercredi pour récupérer des naufragés à bord d'embarcations ou de canots pneumatiques en difficulté, dans le canal de Sicile et non loin des côtes libyennes, et 3.000 migrants ont été secourus, ont détaillé les gardes-côtes italiens.
Mais 55 cadavres de migrants ont été découverts à bord de trois embarcations, dont 51 se trouvaient dans la cale de l'une d'elles, a-t-on appris de même source. Les victimes seraient mortes asphyxiées par les émanations de gaz du moteur du petit bateau, selon des informations de presse non confirmées.
La semaine dernière, 5.300 personnes ont été secourues par la marine italienne et la mission européenne Triton.
- Schengen menacé ? -
Confrontées à l'arrivée massive de migrants, l'Italie, la Grèce ou la Hongrie se sont vu reprocher par certains de leurs partenaires de les laisser passer.
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