Pour la première fois depuis six mois, le nombre de demandeurs d'emploi à légèrement reculé en juillet (-1.900). Une bonne nouvelle accueillie avec prudence par le ministre du Travail démissionnaire, François Rebsamen, qui laisse à son successeur 3,55 millions de chômeurs.
En ajoutant l'Outre-mer, à la fin du mois dernier, plus de 3,8 millions de personnes pointaient à Pôle enploi en catégorie A (sans aucune activité), un chiffre flirtant avec le record absolu atteint en juin.
Dans un communiqué, François Rebsamen, qui devrait être remplacé dans les prochains jours pour retrouver son fauteuil de maire de Dijon, salue la "baisse" du mois de juillet et la "stabilisation du nombre de demandeurs d'emploi" enregistrée "depuis deux mois".
Il se "réjouit plus particulièrement" de la baisse du nombre de moins de 25 ans recensés en catégorie A.
De l'autre côté de la pyramide des âges, les chiffres restent toutefois très alarmants : pour les plus de 50 ans, la hausse atteint 0,7% en juillet, 8,3% sur un an.
Si on inclut les chômeurs ayant exercé une petite activité, la tendance globale est également toujours à la hausse en juillet, (+0,3% en juillet, +6,6% sur un an, 5,41 millions au total).
François Rebsamen assure que "la mobilisation du gouvernement va se poursuivre", en particulier avec le pacte de responsabilité, qui prévoit 41 milliards d'euros d'aides pour les entreprises jusqu'en 2017.
Tout en faisant un appel du pied aux patrons: "L?engagement de tous, et en particulier celui des entreprises qui bénéficient de l?effort de la Nation, reste plus que jamais nécessaire afin que le chômage recule durablement", insiste-t-il.
Hasard du calendrier : 5.000 d'entre eux sont réunis mercredi et jeudi sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines) pour l'université d'été du Medef.
- 630.000 chômeurs supplémentaires -
Pressé par les syndicats comme le PS de réorienter les aides aux entreprises, Manuel Valls avait délivré mardi un message rassurant au patronat, assurant que "l'ampleur du soutien" du gouvernement "ne sera pas remis en cause". Tout en l'enjoignant une nouvelle fois à "tenir ses engagements" en matière d'embauches et d'investissements.
Le patron des patrons, Pierre Gattaz, qui s'est dit "rassuré" par ces déclarations, lui a répondu mercredi en appelant le gouvernement à "agir" rapidement pour réformer la France.
De fait, c'est avant tout sur la confiance des patrons que le gouvernement mise pour enfin relancer l'emploi. Or, selon une source gouvernementale, seules 15 des 50 principales branches professionnelles avaient formalisé des engagements chiffrés avant l'été en matière d'emploi et d'investissement.
Après un rebond de l'activité qui avait suscité l'optimiste au premier trimestre (+0,7%), le coup d'arrêt du deuxième trimestre (+0,0%) a hypothéqué la prévision de M. Rebsamen, qui annonçait jusque-là une "baisse effective" du chômage "à la fin de l'année". "S'il n'y a pas de croissance, ce ne sera pas le cas", a-t-il nuancé récemment lors d'un entretien avec l'AFP.
Le ralentissement économique en Chine, qui a provoqué un vent de panique boursier, inquiète aussi les patrons français. Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron s'est efforcé de rassurer les esprits: la croissance française pour 2015 n'est "pas menacée", selon lui. Le gouvernement table sur 1% cette année, puis 1,5% en 2016, le niveau jugé nécessaire pour inverser la courbe du chômage.
En matière d'emploi, certains indicateurs entretiennent l'espoir. Malgré la croissance nulle, le secteur marchand a créé 27.300 postes entre avril et juin, la meilleure performance trimestrielle depuis début 2011.
Après avoir échoué à "inverser la courbe du chômage", François Hollande repousse désormais l'échéance à 2016. Sans "baisse crédible" et prolongée du chômage l'année prochaine, le président assure qu'il ne briguera pas de second mandat en 2017.
Depuis son élection en mai 2012, environ 630.000 chômeurs supplémentaires ont poussé la porte de Pôle emploi.
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