Les marchés financiers ont effacé une partie de leur perte mardi au lendemain de la débâcle provoquée par les craintes d'une contagion du ralentissement économique chinois, apaisés par l'annonce de mesures de relance dans le pays.
La banque centrale chinoise "a donné aujourd'hui aux investisseurs ce qu'ils voulaient, avec deux jours de retard", souligne Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.
La Banque populaire de Chine a décidé d'abaisser d'un quart point de pourcentage, à 4,60%, le taux d'emprunt à un an qui sert de référence, ainsi que les réserves obligatoires des banques, autorisées à prêter davantage.
Cette dernière mesure équivaut à une injection massive de liquidités dans une économie dont la santé est cruciale aussi bien pour les constructeurs automobiles allemands que les producteurs de minerai de fer australiens ou les fabricants français de lait en poudre.
Pour sa part, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a affirmé qu'il n'y avait aucune raison de faire baisser davantage le yuan, selon les médias officiels, alors que les dernières dévaluations avaient semé le trouble sur les marchés.
Les places boursières européennes ont confirmé le rebond amorcé à l'ouverture, en dépit d'une séance toujours perturbée à Shanghai, qui a clôturé en baisse de 7,63% mardi, tandis que Tokyo a terminé la journée sur une baisse de près de 4%.
La Bourse de Paris a fini en forte hausse de 4,14%, Londres de 3,09%, Madrid de 3,68%, Francfort de 4,97% et Milan de près de 6%, tandis que l'Eurostoxx 50 a grimpé de 4,69%.
Dans leur sillage, Wall Street poursuivait son rebond.
De son côté, l'euro effaçait une partie des gains enregistrés la veille après avoir fait office de valeur refuge, s'établissant à 1,1414 dollar peu avant 16H00 GMT, contre 1,1606 dollar lundi vers 21H00 GMT.
Les marchés se reprennent "au lendemain d'une séance qu?on pourra qualifier d'historique et de complètement folle tant les excès ont été présents", souligne John Plassard, chez Mirabaud Securities, qui se demande toutefois si la banque centrale chinoise n'est pas intervenue "de manière désespérée".
Pour autant, "nous allons probablement avoir besoin de quelques jours de plus comme aujourd'hui avant d'être sûr que nous avons atteint les points bas", souligne M. Hewson.
Observateurs et hommes politiques s'interrogeaient sur les répercussions de la grande instabilité boursière des marchés sur l'activité économique, alors que les banques centrales ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour la soutenir.
La première fortune de Chine, Wang Jianlin, patron du groupe Dalian Wanda, spécialisé dans l'immobilier et le divertissement, a d'ailleurs perdu 3,6 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros) sur la seule journée de lundi.
"Le vent de panique qui secoue les marchés, probablement amplifié par les faibles volumes échangés l?été, parait tout à fait surfait", estime toutefois Eric Cheney, chef économiste du groupe d'assurances Axa.
- La Chine, un risque -
Les analystes prennent au sérieux le ralentissement économique en Chine, mais relativisent l'impact sur la reprise aux Etats-Unis et en Europe.
"Un ralentissement marqué de la Chine n'est pas du tout anodin ni potentiellement catastrophique", puisque cela n'amputerait, via les échanges commerciaux, que de 0,4 point de pourcentage la croissance des PIB américain et européen, souligne Gilles Moec, chef économiste chez Bank of America-Merrill Lynch.
Le président français, François Hollande, a d'ailleurs estimé lundi à Berlin que l'économie mondiale était "suffisamment solide" pour que sa croissance ne soit "pas seulement liée à la situation en Chine".
Le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, a considéré quant à lui que la Chine représentait actuellement un facteur de risque pour la reprise mondiale.
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