Les marchés américains, dans la foulée des Bourses européennes, rebondissaient mardi après-midi après l'annonce par la Chine de mesures de relance de la deuxième économie mondiale, dont le ralentissement brutal a semé la panique chez les investisseurs.
La Banque populaire de Chine a décidé d'abaisser d'un quart point de pourcentage, à 4,60%, le taux d'emprunt à un an qui sert de référence, tout en abaissant les réserves obligatoires des banques, autorisées à prêter davantage.
Cette dernière mesure équivaut à une injection massive de liquidités dans une économie dont la santé est cruciale aussi bien pour les constructeurs automobiles allemands que les producteurs de minerai de fer australiens ou les fabricants français de lait en poudre.
Pour sa part, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a affirmé qu'il n'y avait aucune raison de faire baisser davantage le yuan, selon les médias officiels, alors que les dernières dévaluations avaient semé le trouble sur les marchés.
Déjà bien orientés depuis l'ouverture, les places boursières européennes ont accéléré le rythme grâce aux annonces de Pékin.
Vers 15H40 (13H40 GMT), la Bourse de Paris prenait plus de 4%, Londres plus de 3%, Madrid près de 4% et Francfort et Milan près de 5%.
Dans leur sillage, Wall Street rebondissait à l'ouverture. Le Dow Jones prenait 0,87% et le Nasdaq 3,51%.
Les marchés se reprennent "au lendemain d'une séance qu?on pourra qualifier d'historique et de complètement folle tant les excès ont été présents", souligne John Plassard, chez Mirabaud Securities, qui se demande toutefois si la banque centrale chinoise n'est pas intervenue "de manière désespérée".
Observateurs et hommes politiques s'interrogeaient sur les répercussions de la grande instabilité boursière des marchés sur l'activité économique, alors que les banques centrales ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour la soutenir.
Avant la décision de l'institut d'émission chinois, la Bourse de Shanghai a encore chuté de 7,63% en clôture, tandis que Tokyo a terminé la journée sur une baisse de près de 4%.
La première fortune de Chine, Wang Jianlin, patron du groupe Dalian Wanda, spécialisé dans l'immobilier et le divertissement, a d'ailleurs perdu 3,6 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros) sur la seule journée de lundi.
"Le vent de panique qui secoue les marchés, probablement amplifié par les faibles volumes échangés l?été, parait tout à fait surfait", estime Eric Cheney, chef économiste du groupe d'assurances Axa.
- La Chine, un risque -
Les analystes prennent au sérieux le ralentissement économique en Chine, mais relativisent l'impact sur la reprise aux Etats-Unis et en Europe.
"Un ralentissement marqué de la Chine n'est pas du tout anodin ni potentiellement catastrophique", puisque cela n'amputerait, via les échanges commerciaux, que de 0,4 point de pourcentage la croissance des PIB américain et européen, souligne Gilles Moec, chef économiste chez Bank of America-Merrill Lynch.
Le président français, François Hollande, a d'ailleurs estimé lundi à Berlin que l'économie mondiale était "suffisamment solide" pour que sa croissance ne soit "pas seulement liée à la situation en Chine".
Le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, a considéré quant à lui que la Chine représentait actuellement un facteur de risque pour la reprise mondiale.
De son côté, le ministre allemand de l'Economie, Sigmar Gabriel, a mis en avant l'impact limité de la crise chinoise sur l'Allemagne, première économie européenne et moteur de la croissance de cette zone.
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