Au lendemain d'une journée noire, les Bourses européennes reprenaient des couleurs mardi à la mi-séance, malgré la nouvelle dégringolade de Shanghai et sans qu'aient disparu les craintes sur l'économie chinoise et son impact sur la croissance mondiale.
Les investisseurs reprenaient leur esprit, tout en étant encore sonnés au lendemain d'une débâcle observée sur l'ensemble des Bourses mondiales.
Observateurs et hommes politiques s'interrogaient sur les répercussions de la grande instabilité boursière des marchés sur l'activité économique, alors que les banques centrales ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour la soutenir.
Vers 11H40 (09H40 GMT), la Bourse de Paris prenait 3,32%, Francfort 2,96%, Londres 2,58%, Madrid 2,49% et Milan 2,63%.
Tous les regards vont désormais se tourner vers l'ouverture de Wall Street, qui a lourdement chuté lundi.
Les différents marchés tentaient de relativiser les inquiétudes liées à la déroute des Bourses chinoises, mais cela n'a pas suffi à enrayer la chute à Shanghai, qui a perdu 7,63%. De son côté, la Bourse de Shenzhen a lâché 7,09%.
Tokyo a clôturé en baisse de près de 4%, au plus bas en six mois et Hong Kong a timidement rebondi de 0,72%.
"Le vent de panique qui secoue les marchés, probablement amplifié par les faibles volumes échangés l?été, parait tout à fait surfait", estime Eric Cheney, chef économiste du groupe d'assurances Axa.
Selon lui, "à moins que des évènements politiques imprévus ne surviennent et ne transforment la peur d?une économie mondiale faible et déflationniste (ce qui est partiellement justifié) en risque systémique, la correction devrait être de courte durée et les fondamentaux ()devrait reprendre le dessus".
- La Chine, un risque -
Les analystes prennent au sérieux le ralentissement économique en Chine, mais relativisent l'impact sur la reprise aux Etats-Unis et en Europe.
"Un ralentissement marqué de la Chine n'est pas du tout anodin ni potentiellement catastrophique", puisque cela n'amputerait, via les échanges commerciaux, que de 0,4 point de pourcentage du PIB américain et européen, souligne Gilles Moec, chef économiste chez Bank of America-Merrill Lynch.
Le président français, François Hollande, a d'ailleurs estimé lundi à Berlin que l'économie mondiale était "suffisamment solide" pour que sa croissance ne soit "pas seulement liée à la situation en Chine".
Plus alarmiste, le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron a considéré quant à lui que la Chine présentait actuellement un risque pour la reprise économique mondiale.
Pour le courtier Aurel BGC, "si le ralentissement de l'économie chinoise n'est pas discutable, le scénario de +hard landing+ (atterrissage brutal, ndlr) est en revanche beaucoup plus hypothétique".
Le tableau économique ne cesse toutefois de s'assombrir en Chine, au fil d'indicateurs décevants.
La dévaluation soudaine du yuan il y a deux semaines --largement perçue comme un effort de Pékin pour doper la compétitivité de ses exportations-- a renforcé la nervosité.
Un indice manufacturier de référence publié vendredi, tombé à son plus bas niveau en six ans et signalant une violente contraction de l'activité manufacturière chinoise en août, n'a rien fait pour rassurer.
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