Quand le parking de la gare de Belleville, en plein c?ur du Beaujolais, se transforme en petite Babel, c'est que les vendanges commencent: Hongrois ou Français, étudiants ou routards, c'est ici que les viticulteurs trouvent une partie de leur main d??uvre.
"On commence demain (mardi) matin. J'ai déjà huit vendangeurs donc je viens compléter cette petite équipe et ensuite dans deux jours, je reviendrai pour arriver à 20": voilà trois ans qu'Isabelle Brossard, gérante du Château de Pravins qui produit essentiellement du Beaujolais-Villages à Blacé (Rhône), recrute des vendangeurs.
Si elle se déplace en ce début de semaine à Belleville, à une grosse quinzaine de kilomètres de son exploitation, c'est que Pôle Emploi y a implanté un construction modulaire dédié au recrutement des vendangeurs "à la dernière minute". Cette année en raison d'un été exceptionnel, le ban des vendanges (l'autorisation administrative de commencer la récolte du raisin) a été fixé à ce lundi dans le Beaujolais et depuis 7h45, la petite équipe de Pôle Emploi s'affaire pour accueillir les candidats qui patientent sous un ciel d'août qui ressemble déjà à l'automne.
"Ils viennent, ils s'inscrivent. Ensuite c'est le principe de la foire aux forts. Le premier inscrit est le premier parti", détaille Jean-Yves Montange, responsable de l'équipe "vendange". Couper des grappes de raisin, porter des hottes, "travaux en vert" à savoir la taille de la vigne ou l'ébourgeonnage: telles sont les principales missions pour lesquelles Pôle Emploi aide à recruter, au Smic horaire.
"Depuis juin, on a contacté tous les viticulteurs, on a défini avec eux leurs besoins, on a mis en ligne leurs offres d'emplois. Le dispositif se met en place au dernier moment" pour leur permettre d'adapter leur recrutement, précise M. Montange.
- Un recrutement variable -
Le nombre de personnes qui trouvent un job saisonnier via le bungalow des vendanges de Pôle Emploi est en effet très variable selon les années: "c'est en fonction des besoins, de la météo et de la récolte elle-même", poursuit-il.
L'année dernière, environ 300 personnes avaient été recrutées, contre 1.000 les grosses années: quel sera le rendement du cru 2015 pour Pôle Emploi, alors que la quantité de raisins récoltée dans le Beaujolais devrait être inférieure de 25% à 2014 ?
En tout, près de 50.000 vendangeurs s'activeront dans le vignoble.
Sur le parking de la gare de Belleville, ils viennent de tous les horizons: étudiants étrangers venus des pays baltes, d'Europe de l'Est, d'Espagne; saisonniers, gens du voyage, routards.
Arrivée sur place avec son petit ami, Nikolett Bochkar, étudiante hongroise de 22 ans, est impatiente de découvrir les vendanges. "On a trouvé un groupe de discussion sur internet où il y avait des informations et certains de nos amis étaient déjà venus. On va rester le temps des vendanges, deux semaines, et puis ensuite on se baladera", sourit la jeune femme.
"D'habitude, on commence les vendanges en Champagne. Comme on a vu sur internet que ça commençait avant, on est venu ici", raconte David, 28 ans, venu lui de Dordogne avec sa famille.
Ce "jarlot" (un porteur dans le jargon) partira ensuite en région champenoise, avant de rejoindre le Médoc. "Je fais les vendanges depuis que je suis tout petit. Mon père m'a emmené dans les vignes à trois ans."
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