La Bourse de Paris chutait lourdement lundi matin (-2,70%), touchée de plein fouet par la débâcle des marchés asiatiques, en raison des vives inquiétudes quant au ralentissement de la croissance chinoise.
A 09H16 (07H16 GMT), l'indice CAC 40 perdait 124,85 points à 4.506,14 points, évoluant au plus bas depuis janvier. Vendredi, il avait déjà lâché 3,19% et signé une quatrième séance de baisse consécutive.
Le marché parisien poursuivait sa dégringolade à l'image des autres indices européens et de Wall Street. Le Dow Jones Industrial Average a enregistré vendredi son pire déclin en une séance depuis presque quatre ans en perdant 3,12%.
Les craintes autour de la fragilité de l'économie chinoise et ses conséquences sur la croissance mondiale donnaient le ton et ont entraîné une nouvelle chute des marchés en Asie. La Bourse de Shanghai a notamment clôturé sur un plongeon de 8,5%.
Le courtier Aurel BGC évoque la "panique sur les Bourses asiatiques en raison du risque grandissant de hard landing (atterrissage violent, ndlr) de l'économie chinoise".
"Des mesures de soutien ont été annoncées pendant le week-end par Pékin, mais les investisseurs les jugent insuffisantes au regard de la crise actuelle. Ils espéraient une intervention massive de la banque centrale chinoise alors que la Chine pourrait être contrainte de dévaluer encore le yuan", selon lui.
Rien ne semble pouvoir rassurer les investisseurs, faute d'annonces convaincantes, même si la Chine va autoriser son gigantesque fonds de pension étatique à investir dans les Bourses locales.
Les dévaluations du yuan à partir du 11 août ont nourri les inquiétudes sur la Chine, entraînant "un changement complet de l'humeur des marchés et un réexamen des valorisations boursières mondiales", explique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
La Chine devrait d'autant plus dominer la séance, qu'aucun indicateur notable ne figure à l'agenda.
Les investisseurs vont désormais s'en remettre aux prochains rendez-vous économiques de la semaine, en espérant une éclaircie ou de meilleurs nouvelles.
Ils suivront notamment les chiffres de croissance américaine et la réunion annuelle des banquiers centraux prévue de jeudi à samedi à Jackson Hole, aux Etats-Unis.
Sur le marché parisien, les valeurs industrielles, en première ligne du fait des craintes sur la croissance, plongeaient, à l'image de Renault (-4,85% à 70,36 euros), PSA Peugeot Citroën (-4,20% à 14,81 euros), ArcelorMittal (-6,39% à 6,90 euros) et Alcatel-Lucent (-3,47% à 2,86 euros).
Les poids lourds de la cote n'étaient pas épargnés, à l'instar de Sanofi (-2,72% à 85,86 euros) et Total (-2,74% à 39,96 euros), alors que le baril de brut américain est passé vendredi sous 40 dollars pour la première fois en six ans.
Veolia reculait un peu moins que le marché (-1,74% à 18,87 euros), Goldman Sachs ayant relevé sa recommandation sur la valeur.
Vinci lâchait 2,60% à 54,72 euros. Un consortium piloté par le groupe français de BTP a remporté un contrat de 858 millions d'euros pour la construction de deux sections de tunnel pour eaux pluviales et usées dans l'est de Londres.
Latécoère perdait 4,26% à 8,55 euros après avoir réalisé l'augmentation de capital réservée à ses créanciers, ces derniers détenant désormais 37,4% des actions de l'entreprise.
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