La Corée du Nord et la Corée du Sud ont repris dimanche leurs pourparlers entamés la veille en vue d'éviter un conflit armé, mais Séoul a accusé Pyongyang de saper les discussions en procédant à de nouveaux déploiements d'armements navals et terrestres.
Le ministère sud-coréen de la Défense a indiqué que le Nord avait doublé ses unités d'artillerie à la frontière et déployé 50 sous-marins hors de leurs bases militaires.
"Le Nord adopte une attitude hypocrite alors que les discussions se poursuivent", a déclaré un responsable du ministère.
Les pourparlers ont repris dans l'après-midi dans le village frontalier de Panmunjom, où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de 1950-1953. Ils avaient été suspendus après dix heures de discussions infructueuses qui se sont achevées dans la nuit de samedi à dimanche.
Des analystes estiment que la poursuite des négociations est un signe positif. La présidence sud-coréenne a indiqué que les deux parties "continueraient de réduire leurs divergences".
Mais le rapprochement des points de vue semble ardu. Les armées des deux pays sont en alerte maximale et déploient leurs armes le long de la frontière, où des échanges de tirs d'artillerie ont déjà eu lieu auparavant.
Pyongyang menace le Sud d'une attaque armée si Séoul n'éteint pas ses hauts-parleurs à la frontières, qui diffusent depuis une semaine à plein volume des messages de propagande vers le Nord.
Séoul exige au préalable des excuses de Pyongyang pour l'explosion d'une mine antipersonnel qui a mutilé deux soldats sud-coréens lors d'une patrouille à la frontière début août.
Le Nord dément toute implication dans ces explosions, tandis que le Sud n'acceptera pas un compromis qui pourrait donner l'impression de céder à la belligérance de Pyongyang.
- Recherche d'un compromis -
"Les deux parties pourraient effectuer une déclaration dans laquelle est exprimée une forme de +regret+ sans explicitement désigner le Nord comme la partie responsable", a déclaré Jeung Young-Tae, analyste à l'Institut coréen de l'unification nationale à Séoul.
"Mais je ne pense pas qu'une déclaration aussi vague va fonctionner cette fois-ci", a-t-il ajouté, insistant sur le fait que le cas des deux soldats sud-coréens mutilés -- qui ont perdu leurs jambes -- était devenu un problème émotionnel dans le Sud.
"C'est pourquoi je pense que le meilleur résultat de cette rencontre sera un accord pour une autre rencontre de haut niveau à l'avenir, telles des discussions au niveau du ministère de la Défense", a-t-il ajouté.
En dépit des précédentes annonces belliqueuses de Pyongyang qui sont restées pour l'essentiel des menaces, l'ultimatum du Nord a fait monter les tensions intercoréennes au plus haut niveau depuis des années.
Le Nord a repositionné des unités d'artillerie, tandis que avions de chasse sud-coréens et américains ont effectué des exercices de simulation de bombardement.
Les négociations à Panmunjom sont dirigées par le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale, Kim Kwan-Jin, et son homologue nord-coréen, Hwang Pyong-So, un proche collaborateur de Kim Jong-Un.
Il s'agit des discussions intercoréennes au plus haut niveau depuis près d'un an, ce qui reflète la gravité de la situation.
Le secrétaire général de l'ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-Moon, a salué la décision de reprise des négociations. Il a appelé les deux pays à "redoubler" d'efforts et "à faire en sorte que la reprise des discussions ouvre la voie à une désescalade", dans un communiqué des Nations unies.
Pour l'heure, les habitants sud-coréens, rompus à la rhétorique agressive du Nord, ne semblaient guère s'émouvoir de ce nouvel épisode orageux entre les deux pays.
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