- Cette attaque avortée à bord d'un Thalys repose la question du fichage des personnes suspectées d'appartenir à une mouvance radicale. C'est un point sur lequel votre commission d'enquête a travaillé.
"La personne qui a commis cet acte était connue des services secrets espagnols. Dans les conclusions de notre commission d'enquête, nous avons sollicité un meilleur fichage, plus efficace, des personnes déjà signalées. Nous imaginons un fichage permanent, sur le modèle de celui qui existe pour les délinquants sexuels. Il permettrait que tous les gens qui ont un lien direct ou indirect avec le terrorisme fassent l'objet d'un signalement, sur un fichier réactualisé, et que l'on exerce sur eux un certain nombre de contrôles. Et surtout, je crois beaucoup à un fichier mieux partagé par les pays européens."
Nathalie Goulet
- Cela repose tout de même la question de la sécurité au quotidien, dans les gares notamment. Une attaque peut arriver n'importe où...
"Fin juin, il y avait 4462 personnes faisant l'objet d'une fiche "S" en France (pour "sûreté de l'Etat"). On ne peut pas les faire contrôler par 4462 policiers ou gendarmes. Sans compter les déséquilibrés qui peuvent utiliser le motif de l'extrémisme religieux, du djihadisme, pour commetre des actes violents. Cela met notre sécurité quotidienne en difficulté, certes. Cela fait aussi de nous sommes nos propres agents de vigilance. Il faut regarder partout autour de nous."
- Sur Twitter, vous évoquez les contrôles de bagages lorsque vous prenez l'Eurostar en Angleterre. Cela pourrait être une solution en France également ?
"C'est vrai qu'à Londres, dans l'Eurostar, on contrôle les bagages, cela dure environ 20 minutes. Mais ce qui a fait la force des réseaux de trains européens comme Thalys, c'est justement la rapidité. Les hommes d'affaires, notamment, se rendent en Belgique, au Luxembourg, en Hollande, par le train car il y a moins de perte de temps que dans les aéroports, où il y a beaucoup de procédures.
Cependant je pense que pour ces trains européens, nous devrions mettre en place plus de contrôles. Je ne sais pas sous quelle forme : des portiques, des contrôles d'identité aléatoires, un contrôle des bagages... La SNCF a d'ailleurs déjà mis en place les étiquettes obligatoires sur les bagages. On est sur cette voie là, et cela ne me semble pas une grosse contrainte pour notre liberté, mais plutôt un gros avantage pour notre sécurité."
Nathalie Goulet
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