Elle est présidente de France Télévisions depuis ce samedi 00h00: Delphine Ernotte, ex-patronne d'Orange France, va pouvoir s'attaquer aux nombreux défis qui se posent à l'audiovisuel public pour préparer la télé de demain.
Sur le pont dès ce week-end, la nouvelle présidente nommée par le CSA pour cinq ans organise lundi matin une passation de pouvoir avec son prédécesseur Rémy Pflimlin, devant plus d'une centaine de cadres de l'ancienne et de la nouvelle équipe.
Rémy Pflimlin fera ses adieux (avant de rejoindre le Conseil d?État) et Delphine Ernotte, première femme à ce poste, s'exprimera à huis clos.
Manager reconnue et pur produit d'Orange où elle a fait toute sa carrière, Delphine Ernotte (49 ans) compte s'adresser la première semaine aux salariés avant de s'exprimer devant les médias, explique-t-on dans son entourage.
Elle sort d'une période de quatre mois de "tuilage", censée servir de passage de relais, mais où elle n'a été conviée à aucune réunion. Elle n'a donc pu participer à aucune des décisions stratégiques de la rentrée 2015, y compris la grille de rentrée.
En revanche, elle présentera lundi la nouvelle équipe qu'elle a réuni ces derniers mois, avec le remplacement de plusieurs patrons de chaînes et un organigramme très différent.
Les principaux noms sont sortis dans la presse : Michel Field à la tête de France 5, Vincent Meslet, ancien d'Arte, pour France 2, Caroline Got, venue de TF1, en charge des programmes et de la stratégie, Pascal Golomer pour diriger l'information.
Parmi ses priorités, comme annoncé dans sa feuille de route présentée au CSA, figure le lancement d'une chaîne d'info, soit uniquement sur internet soit même sur les ondes hertziennes.
Autre défi, trouver de nouvelles sources de revenus pour compenser la réduction des ressources publiques et publicitaires, par exemple par la vente de coproductions internationales. Ce qui impliquerait un changement de législation sur lequel planche le gouvernement.
- Faire revenir les jeunes -
Elle devra également faire face au casse-tête qui se pose à toutes les télévisions : faire revenir les jeunes, qui se détournent du petit écran au profit d'internet.
Elle devrait donc développer la télévision sur les supports numériques et mobiles, un mouvement initié par Bruno Patino, ex-directeur de la stratégie et du numérique qui vient d'annoncer son départ.
Côté finances, elle devra en fin d'année à la fois négocier le nouveau Contrat d'objectif et de moyens avec l?État et préparer le budget 2016. Dans un souci de meilleure gestion, les patrons de chaîne, qui lui rapporteront directement, seront tenus d'avoir une approche aussi bien de contenus que de budget, comme les responsables de "business units" dans les groupes privés.
Les syndicats restent eux attentistes, craignant toujours une cure d'amaigrissement imposée à ce groupe de 10.000 salariés : "la principale, question c'est de savoir si elle est là pour construire et développer ou pour mettre en place une politique d'austérité à tous les étages ? Dans ce cas-là, ça se passera mal", prévient Marc Chauvelot, élu CGT de France Télévisions.
Le groupe, entre dotations publiques en baisse (moins 300 millions d'euros à l'horizon 2015, sur un budget total de 2,8 milliards) et réduction d'effectifs (un plan de départs volontaires portant sur 340 postes dont près de 80% déjà actés) compresse ses dépenses depuis plusieurs années. Ses pertes devraient atteindre à la fin de l'année 10 millions d'euros, au lieu des 5 millions prévus.
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