Un homme a ouvert le feu vendredi dans un train à grande vitesse Thalys entre Amsterdam et Paris, blessant deux personnes, et a été maîtrisé par des passagers qui ont sans doute évité un bain de sang et permis son interpellation en gare d'Arras (Pas-de-Calais).
Le Premier ministre belge Charles Michel a condamné cette "attaque terroriste". La section antiterroriste du parquet de Paris et les services spécialisés sont saisis de l'enquête.
"A 17h50, une personne a ouvert le feu dans le Thalys 9364 (Amsterdam-Paris) à hauteur de Oignies (Haute Picardie)", indique un communiqué de Thalys.
Selon des sources concordantes, deux personnes ont été blessées, l'une par balle, l'autre par arme blanche. Leurs jours ne sont pas en danger.
L'auteur des tirs a été maîtrisé en sortant des toilettes par deux militaires américains qui l'auraient entendu recharger une arme, selon les tout premiers éléments de l'enquête. Il était en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source policière.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu sur place et a exprimé sa "reconnaissance" et son "admiration" aux deux héros qui "ont été particulièrement courageux". Au moins l'un d'eux a été blessé.
L'acteur Jean-Hugues Anglade qui se trouvait dans le train a été légèrement blessé en "tentant d?actionner le signal d?alarme", selon un porte-parole de la SNCF.
Le suspect a été interpellé peu après 18H00 et placé en garde à vue. Selon les tout premiers éléments de l'enquête obtenus de source policière, il serait âgé de 26 ans, marocain ou d'origine marocaine, et faisait l'objet d'une fiche des services de renseignements. Son identité était toutefois en cours de vérification dans la soirée.
Selon une source policière, il est probablement monté dans le train à Bruxelles, ville où une attaque terroriste avait causé la mort de quatre personnes au musée juif de Belgique en mai 2014. Le principal suspect de cette attaque, Mehdi Nemmouche, avait été interpellé le 30 mai 2014 à Marseille.
- "Des blessés sur le quai" -
Le président François Hollande a assuré que tout était "mis en oeuvre pour faire la lumière" sur les faits et qu'il allait "coopérer étroitement" avec le Premier ministre belge dans l'enquête.
Le Premier ministre Manuel Valls a exprimé sur Twitter son "soutien aux victimes" et sa "gratitude à ceux qui sont intervenus".
En début de soirée, de 150 à 200 passagers se trouvaient sur le parvis de la gare d'Arras, avec leurs valises, dont des passagers du Thalys, en présence d'un grand nombre de policiers, d'un véhicule du SAMU et de pompiers, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous étions dans le train et nous avons senti qu'il ralentissait peu avant Arras. 30 minutes plus tard, il s'est arrêté totalement. Une fois en gare, on est resté 15 minutes bloqués. Ensuite, il y a eu un message dans le train nous disant qu'une intervention de la police était en cours. On est sorti du Thalys et on a vu des blessés sur le quai", ont témoigné à l'AFP Maxime Vialat et Charlotte Bosse, 20 ans tous les deux.
Le porte-parole de la SNCF, Christophe Piednoël, a précisé que la société avait mis en place une prise en charge psychologique.
Par ailleurs, vendredi en fin d'après-midi, la motrice d'un TGV effectuant la liaison entre Marseille et Paris a pris feu pour une raison inconnue, entraînant l'évacuation de 800 personnes à hauteur de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère. Selon un porte-parole de la SNCF, "il n'y a aucun soupçon d'attentat à ce stade".
Ces faits interviennent presque huit mois après les attentats de Paris des 7, 8 et 9 janvier, qui avaient fait 17 morts à Charlie Hebdo et dans une épicerie juive.
Trois mois plus tard, le 19 avril, Sid Ahmed Glam, étudiant algérien en informatique, avait été arrêté, soupçonné d'avoir tué une femme et préparé un attentat imminent contre une église de Villejuif, dans la banlieue sud de Paris.
Le 26 juin, Yassin Salhi avait tué et décapité son patron Hervé Cornara à Chassieu (Rhône) puis tenté de faire exploser l'usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), avant d'être arrêté.
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