La Grèce est entrée de nouveau vendredi dans une période d'instabilité politique avec des élections législatives anticipées prévues pour septembre qu'Alexis Tsipras espère gagner, malgré la rupture confirmée au sein de son parti, la Gauche radicale Syriza.
Le coup d'envoi de ce nouveau scrutin a été donné après la démission jeudi soir d'Alexis Tsipras, Premier ministre et dirigeant du Syriza. Vendredi matin, 25 dissidents de son parti ont du coup annoncé la formation d'un nouveau groupe parlementaire et la création du parti "L'Unité populaire", qui renvoie à celui de l'ancien président socialiste chilien Salvador Allende.
Le mot d'ordre du nouveau parti: "non aux politiques d'austérité" prévues dans l'accord récent passé entre Athènes et l'Union européenne sur un nouveau prêt au pays.
"Nous allons essayer d'incarner l'esprit du +non+ du référendum", organisé par le gouvernement d'Alexis Tsipras le 5 juillet, a dit Panagiotis Lafazanis, l'eurosceptique dirigeant de cette formation. A l'époque 62% d'électeurs avaient rejeté une proposition des créanciers, l'UE et le FMI, sur un nouveau plan de sauvetage du pays.
Cet homme politique intransigeant, a critiqué la démission d'Alexis Tsipras en l'accusant "d'avoir eu peur" et de trahir la ligne politique initiale du Syriza.
Alexis Tsipras a appelé jeudi les électeurs aux urnes dans une tentative de raffermir son gouvernement après la perte de sa majorité parlementaire la semaine dernière.
"C'est à vous (aux Grecs) avec votre vote de décider si l'accord qu'on a obtenu, permet de surmonter les impasses actuelles et de conduire à la reprise", a souligné Alexis Tsipras, porté au pouvoir fin janvier, avec 36,3% des suffrages, lors d'un message télévisé jeudi soir.
Alexis Tsipras, 41 ans, incarnait alors l'homme politique de gauche qui allait mettre fin à la rigueur, honnie par les Grecs et imposée au pays depuis l'éclosion de la crise grecque depuis 2010.
-"un choix bien réfléchi"-
Mais après six mois de négociations ardues et de pressions des créanciers, il a été contraint de signer un accord avec l'Europe sur un nouveau prêt de 86 milliards d'euros sur trois ans.
Toutefois, Alexis Tsipras continue de bénéficier d'une grande popularité et selon de nombreux analystes va gagner son pari lors des élections prévues le 20 septembre.
"La démission d'Alexis Tsipras n'a pas eu lieu au hasard, il a choisi de démissionner ce qui montre qu'il avait bien réfléchi", a déclaré à l'AFP Manolis Alexakis, professeur de sociologie politique à l'Université de Crète.
Il a estimé que Syriza ne serait pas "trop" affecté par la scission.
"Lafazanis va arriver à rassembler les dissidents du Syriza, mais ce dernier va l'emporter car les électeurs vont donner une deuxième chance à ce parti qui s'est élargi ces dernières années avec des dissidents du parti socialiste Pasok", prédit Manolis Alexakis.
La perspective de ces élections, qui évinceraient les membres plus contestataires de Syriza, ne semblait pas déplaire aux créanciers.
"Une très large majorité avait soutenu le paquet de mesures au Parlement grec et nous nous attendons à ce que ce soutien soit peut-être encore plus fort" après les élections, a indiqué le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.
De son côté, la France qui avait aidé Alexis Tsipras à obtenir le nouveau prêt, a confirmé la poursuite de son soutien "pour la mise en oeuvre du nouveau programme", a indiqué le Quai d'Orsay.
Seul bémol, l'agence de notation Fitch, qui comme attendu, s'inquiète de l'impact "de l'incertitude politique sur la réussite du programme".
La démission d'Alexis Tsipras a déclenché officiellement vendredi la période électorale. En vertu de la Constitution, le chef d'Etat Prokopis Pavlopoulos a demandé à Vaguélis Méïmarakis, dirigeant de la Nouvelle-Démocratie (ND), de tenter de former un gouvernement de coalition.
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