Le taux de participation n'a atteint que 18% au premier tour des élections législatives en Haïti, fortement perturbées par des violences, et 25 circonscriptions devront revoter, ont indiqué jeudi des responsables du conseil électoral provisoire (CEP), sans communiquer les résultats.
Pour la première élection organisée en Haïti depuis 2011, la participation au scrutin du 9 août n'a été que de 10% dans le département de l'Ouest, le plus peuplé du pays, qui englobe la métropole de Port-au-Prince. Elle n'a dépassé les 50% dans aucune commune, a indiqué le CEP lors d'un bref point de presse.
Le conseiller électoral Pierre Manigat Junior a par ailleurs expliqué que le scrutin sera réorganisé dans 25 circonscriptions où "moins de 70% des procès verbaux des bureaux de vote ont été acheminés" jusqu'au centre de tabulation à Port-au-Prince, qui accueille le décompte des voix.
Après avoir assuré que les auteurs des violences, qui ont émaillé le scrutin du 9 août, seraient punis par la justice, les membres du CEP ont quitté les lieux sous escorte policière, sans annoncer aucun résultat.
Pour connaitre les noms des candidats retenus au second tour des élections, prévu le 25 octobre, le CEP a recommandé de consulter son site internet, sur lequel il est impossible de se connecter depuis cette annonce.
Deux personnes avaient été tuées lors du premier tour des législatives, selon un parti d'opposition et le parti présidentiel. Le scrutin avait été marqué plus largement par des violences, provoquant la fermeture anticipée de dizaines de bureaux de vote.
La présidente du parti d'opposition Fusion, Edmonde Supplice Beauzile, candidate à la présidentielle, a déploré la mort du fils d'un de ses partisans à Savanette, dans le département du Centre. Le parti présidentiel PHTK (Parti haïtien tet kale) avait pour sa part annoncé qu'un de ses partisans avait été tué par balle dans le département du Nord.
Tirs à l'arme automatique à proximité de bureaux de vote, saccages des urnes ou encore agression armée d'un membre du personnel électoral: 14 candidats en lice au premier tour ont été exclus du processus par le CEP, qui les accuse de ces méfaits.
La mission d'observation électorale de l'Union européenne a critiqué la précarité de l'organisation du scrutin, que des organisations haïtiennes de défense des droits de l'homme ont qualifiée de non-démocratique.
Avec près de quatre années de retard, les 5,8 millions d'électeurs sont appelés à élire en deux tours l'ensemble de leurs députés et deux tiers du Sénat dans le pays le plus pauvre de la Caraïbe et du continent américain.
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